Voyage en chanson. On peut rester dans son fauteuil (ou au bord de la piscine les doigts de pied en éventail) et faire un tour du monde avec la chanson pharamineuse de Pharrell Williams, "Happy". Elle s’est imposée en un éclair comme un succès planétaire et a répandu une contagion de joie dans un monde angoissé. Son clip, qui ne date que de la fin de 2013, remanié à toutes les sauces, a visité beaucoup plus de villes et de pays que Pharrell lui-même n’aurait pu en visiter, ou que n’importe quel tourdumondiste ne pourrait en voir.
A ce jour, le site qui s’est spécialisé dans le recensement de ces ersatz du clip de P. Willams comptabilise 1953 vidéos dans 153 pays totalisant 141 heures et 46 minutes à visionner. J’avoue que j’aime bien Pharrell Williams et sa chanson d’amour, mais plus de 140 heures avec le martèlement de la même rengaine de cet éternel adolescent à la voix de contreténor, j’ai peur d’un lavage qui grave de manière indélébile mon cerveau !
Pourtant, les remake vidéos du chanteur américain ont touché le monde entier. L’imagination de leurs créateurs en herbe, ou parfois d’artistes méritent absolument d’être regardées. Il suffit de prendre au hasard dans la liste, pour ne pas saturer mentalement. Elles ont déclenché des grains de folie, beaucoup de drôleries, d’amusements, de jeux, de rigolades, de la part de quidams de tous les âges décoincés par la magie de cette chanson dansante et qui se lâchent dans tous les lieux et toutes les situations possibles. Les pas de danses sont excentriques, décalés, fous, délirants, déchaînant de vraies chorégraphies et faisant parfois bouger des foules.
Ainsi le clip remanié redonne de la joie à des jeunes enfants après le passage du typhon Yolanda aux Philippines, fait oublier la politique à Harare au Zimbabwe, met un peu de soleil à Wroclaw en Pologne, redonne la pêche à Timisoara en Roumanie, et fait même danser les pingouins en Terre Adélie. On parcourt avec lui les plus grandes villes du monde mais aussi les lieux les plus improbables comme Taroudant au Maroc, Trencin en Slovaquie ou Visakhapatnam en Inde. On visite des villes du monde entier au pas de tous ces danseurs tapant dans leurs mains avec, en arrière-plan, tous les sites à voir. Car beaucoup d’offices de tourisme se sont emparés de cette aubaine marketing et en ont fait un instrument de promotion de leur ville.
Un coup de blues ? Vous reprendrez bien une de ces pilules contre la tristesse, en piochant, mais à dose homéopathique, dans ces clips qui vous évaderont, et vous donneront peut-être envie de voyager. Pharrell Williams chante pour l’exorciser : "Ici, il n’y a que des mauvaises nouvelles, on parle de tout et de rien". Sa chanson "Happy" n’est peut-être pas la panacée contre la sinistrose, (même si elle a fait de lui un homme riche), mais on peut quand même dire : chapeau Pharrell !