La route sans routine. Le panneau de signalisation qui est sur cette photo a ouvert la boîte de Pandore de mes souvenirs de voyages. Je l’ai photographié dans les Alpes à l’entrée du Val D’Aoste en Italie. Les 300 kms annoncés me semblent une plaisanterie ou sont exagérés car, quelques kilomètres plus loin, on atteint Aoste qui est relié par autoroute au reste de l’Italie. En même temps, les Alpes qui occupent de Sud-est de la France, couvrent aussi le nord de l’Italie, une grande partie de la Suisse et l’ouest de l’Autriche. On peut donc y parcourir bien plus de 300 kms de petites routes.
J’adore les routes de montagne, même si elles sont fatigantes et paraissent interminables pour parcourir seulement quelques kms à vol d’oiseau. Mais elles sont une forme de « slow travel » qui m’a toujours laissé les meilleurs souvenirs au cours de mes voyages à travers le monde. Les paysages sont toujours variés et inattendus, les points de vue exceptionnels,… On passe du soleil à l’ombre, de versants verdoyants à des versants arides, de la chaleur à la fraîcheur et la conduite, jamais monotone, parfois sportive, y est beaucoup plus plaisante que sur une autoroute. Il ne faut pas être pressé.
J’ai ainsi zigzagué au volant à travers des Alpes aussi bien en France, qu’en Suisse ou en Italie pour remonter du Piedmont vers les grands lacs comme le sublime lac de Côme, ou encore en Autriche dans le Vorarlberg. Mais les autres petites routes de montagnes françaises sont aussi spectaculaires que ce soit dans les Pyrénées ou en Corse, sans parler de l’outre-mer. J’ai ainsi remonté au volant la route aux 400 virages qui monte jusqu’au cirque de Cilaos à La Réunion ou j’ai traversé la chaîne centrale de la Grande Terre en Nouvelle Calédonie.
En Europe aussi beaucoup de routes serpentent à travers les montagnes comme celles qui ondulent au sud de la Pologne pour grimper à l'assaut des Carpates vers la station de ski de Zacopane. J’en ai testé de belles qui tournaillent dans la Sierre Nevada en Espagne. J’ai dû emprunter les routes à moutons de l’Ecosse tellement rétrécies que des « passing places » y sont aménagées pour permettre le croisement de voitures. Sur les flancs du mont Ida en Crète ou ceux du mont Olympe à Chypre, ce sont des chèvres que je croisais, comme sur les parois de l’Etna en Sicile. Mon volant a virevolté à travers les paysages prodigieux de l’île portugaise de Madère.
Des routes qui tournicotent, j’en ai aussi pratiqué de fantastiques en Afrique du Sud, à Taïwan en traversant l’île d’est en ouest, dans les Ghats occidentaux du sud-ouest de l’Inde ou à travers la chaîne de Titiwangsa près de Cameron Highlands dans la péninsule de Malaisie. Sans parler de l’Amérique Latine et de la monumentale Cordillère des Andes. Quand on la descend d’un côté ou de l’autre vers les températures tropicales ou équatoriales, les routes en lacets ne semblent jamais finir, etc, etc,...Je vous l’avais bien dit, la boîte de Pandore est ouverte. Et vous, dites-moi quels sont vos plus beaux souvenirs de routes de montagnes ?