Voyage aux limites de l’environnement. Tout le monde s’en fout ? La journée mondiale de l’environnement (JME) célébrée ce 5 juin est restée absente de nos média. Personne n’a fait le lien avec les dérèglements climatiques que nous subissons de plus en plus. Cette manifestation créée en 1972 par les Nations-Unies semble être complètement passée inaperçue cette année. Peut-être parce que le "pays hôte" de la JME 2016, l’Angola, est lointain et que le thème choisi "le commerce illicite des espèces sauvages" paraît éloigné de nos préoccupations immédiates ; et sans doute moins universel que le thème qui avait été célébré à Milan en 2015: "Sept milliards de rêves. Une seule planète, consommons avec modération".
Pourtant le recul de la biodiversité, notamment animale, est un indice fort des dommages irréversibles causés à notre planète. On peut se demander si les zoos seront bientôt plus que les seules bouées de sauvetage de nombreuses grandes espèces animales qui ne pourraient plus exister que dans ces espaces artificiels et clos. Les rhinocéros par exemple. Un rapport officiel a montré qu’un rhinocéros avait été tué par des braconniers toutes les 8 heures dans la seule Afrique du Sud en 2014. Tout cela pour les caprices stupides de richissimes asiatiques persuadés que leur libido éteinte pouvait être réveillée par la corne en poudre de ces animaux. On estime que la population de rhinocéros atteignait le million d’individus en 1800 et qu’il n’en resterait guère plus de 15 000 aujourd’hui. Certains oiseaux, comme le dodo, ou de grands mammifères sont même appelés à ne survivre qu’empaillés dans des collections de Museum d’histoire naturelle.
L’aveuglement humain est le même du côté des déforestations massives qui détruisent les habitats de nombreuses espèces animales et notamment de grands mammifères. Le groupe Bolloré est aujourd’hui dans la ligne de mire de Greenpeace pour ses plantations de palmiers à huile au Cameroun. Ces plantations industrielles qui détruisent souvent des forêts primaires servent à alimenter de grands groupes agro-alimentaires mondiaux. Au fond, la biodiversité animale est aujourd’hui en danger parce que les animaux ont trouvé un super-prédateur impitoyable, l’homme, avide de croissance économique et financière destructrice. J’en suis plus que jamais convaincu après avoir regardé ce dimanche sur Arte le film de Jacques Perrin "Le peuple des océans" qui montre comment les pollutions et les filets de pêche géants détruisent des équilibres millénaires du milieu marin.
En tant que voyageur, je ne peux pas rester insensible à l’environnement. La beauté des paysages fragiles que je découvre dans le monde est indissociable de leur protection. Partout elle semble en danger. La disparition des plages est ainsi déjà annoncée par certains. La COP 21, même si ses promesses semblaient déraisonnables, avait ouvert quelques espoirs. J’enrage ce 5 juin en constatant que la cause de l’environnement laisse nos grands média indifférents… alors que la JME avait été créée pour favoriser l’information ! Je compte bien, en ce qui me concerne, rester un voyageur témoin.