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"The Grand Budapest Hotel" de Wes Anderson

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Hotel palace luxe The Grand Budapest Hôtel

Le charme désuet des palaces. Les plus grands voyageurs reconnaîtront dans le palais imaginaire de ce film beaucoup de grands hôtels aux charmes décrépis dont la splendeur pompeuse a laissé quelques pittoresques empreintes. « C’est une institution ! » répète un des acteurs. Certes, mais à travers le monde, ils sont nombreux ces établissements au charme suranné dont les heures de gloire sont figées dans des livres d’or ! Dans beaucoup de grandes destinations balnéaires, thermales et de montagne, ou même dans les grandes capitales, j’ai visité de ces monuments datant de la fin du XIXème ou du début du XXème, de style art déco, art nouveau ou victorien et qui n’ont pas su surfer sur la vague du marketing pour échapper à une insidieuse décadence.

Le film du réalisateur américain Wes Anderson, plein de clins d’œil, d’humour et de dérision a quelque chose de fellinien et de caricatural, sans être si éloigné que cela d’une troublante réalité de certains palaces. Je reconnais dans ce film, inspiré des descriptions de « l’âge d’or européen » qu’en fit l’écrivain autrichien Stephan Zweig, les splendeurs et les folies de ces palaces avides de prestige, leurs volumes architecturaux délirants,... Ils sont habillés de tapis, de lustres, candélabres, d’un luxe passé de mode, de restaurants théâtraux préparant une vieille cuisine gastronomique et ils sont peuplés de vieillards fantasques servis par des employés costumés et obséquieux,...

Pour ne froisser personne, le film se passe en contrebas des Alpes, dans une station rocambolesque fictive, Nebelsbad, d’une république extravagante, Zubrowska. Ce palace isolé dans un décor grandiose, a commencé sa chute vers la décrépitude et son personnel dépend du bon vouloir d’un concierge ébouriffant. Les plans, les dialogues, souvent burlesques, sont soignés mais l’histoire se déroule sur fond de montée du nazisme. Les images mêlent ce concierge dominateur à un « lobby boy », qui n’est qu’un simple apprenti immigré apatride, ou à une pâtissière aux mains agiles produisant d’irrésistibles  « courtisanes au chocolat » de chez Mendl’s,… Ce scénario est un prétexte pour une histoire abracadabrante à suspense tournant autour d’un tableau, d’une succession, de tueurs rocambolesques, d’un réseau de concierges ultra solidaires, de poursuites haletantes,…

Le tout repose sur une philosophie désabusée et intemporelle mais tout à fait d’actualité : « Il reste encore de vagues lueurs de civilisation dans cet abattoir barbare, connu autrefois sous le nom d’humanité », lâche l’acteur vedette. Mais en premier plan de ce message désenchanté et subliminal, la vraie vedette de ce film reste le grand hôtel qui a donné son nom au film. Heureusement la plupart des grands hôtels et palaces ont échappé à cette forme de décadence !

Destinations concernées: