Voyage mystique. Difficile pour une personne loin de toute idée religieuse d’entrer au cœur d’un tel film ! Hormis de s’émouvoir et contempler les splendides panoramas du haut Atlas marocain et les superbes portraits en clair-obscur du réalisateur. C’est déjà beaucoup. Car la beauté des images est la parure de ce film. Mais l’âme de son histoire transcende son esthétique extérieure.
Un autre voyage. En ouvrant par curiosité ce bouquin, j’étais persuadé me situer dans la catégorie des "voyageurs non-autistes". En refermant ce livre brillant, je me demande si je ne suis pas un peu voyageur autiste, tellement je me suis senti en phase avec beaucoup des idées de son auteur (1). Et j’en suis fier. Car Josef Schovanec ouvre d’autres manières de voyager, de penser, de regarder, d’analyser. Il renverse les situations et cherche la différence dans une société qui crée l’uniformité.
Disparition de l’icône d'un pays. Impossible de voyager en Thaïlande sans voir le portrait de Rama IX et celui de la reine. Ils sont partout, sur tout le territoire, dans la rue, dans les lieux publics et privés, dans les hôtels… J’ai pris cette photo du couple royal de Thaïlande devant l’un des plus beaux temples de Bangkok, le temple de l’aube ou Wat Arun, au bord du fleuve Chao Praya, au cœur de la ville de Bangkok. J’aurais pu en rapporter des dizaines d’autres.
How many roads ? J’ai beaucoup voyagé avec Dylan. Du moins avec ses chansons. Depuis que je l'ai découvert, j’ai fait plusieurs fois le tour du monde. Mais comme les premières paroles de l’un de ses premiers grands succès ("Blowin’ in the wind"), je me demande toujours avec lui "combien de routes un homme doit-il parcourir, avant que vous ne l’appeliez un homme ?" ("how many roads must a man walk down before you call him a man ?").
Courrier secret jusqu’à Alep. L’héroïne est une grande femme sportive, en robe noire, bien faite (disons bien dessinée), bourgeoise, un peu garçonne, froide. Elle effectue un parcours étrange et secret de "courrier" pour un "réseau" qu’on ne connaît pas à qui elle distribue, en zigzaguant d’un pays à l’autre, des messages, des plans et des objets. Pour tout dire, elle fait le tour de terroristes qui ont l’air de personnes ordinaires, parfois sympathiques, parfois antipathiques.
La statue de la liberté côté est. Il y a des peuples pour qui le mot liberté a un sens fort. J’ai compris au pied de cette statue que le peuple letton faisait partie de ceux-là. La Lettonie, un des trois petits pays baltes, coincé entre l’Estonie et la Lituanie, a vécu la plupart de son histoire sous la domination de grandes puissances : Prusse, Pologne, Suède, Allemagne, Russie. Sa première période d’indépendance (1918-1940) avait été courte et stoppée par la première guerre mondiale.