Escale à Cuba. Entre la France, l’Argentine et la Floride entre lesquels Florent Pagny partage son temps, il y a Cuba. Il était logique que le chanteur latino français des Amériques s’y arrête un jour. Avec un de ses amis, un authentique auteur-compositeur cubain, Raul Paz, il vient de sortir l’album "Habana", paisible, coloré, ensoleillé, et imprégné de salsa. Il l’interprète en espagnol, sa seconde langue. Et il en sort des mélodies dansantes, balançantes et soft, portées par des percussions, un soupçon de guitare et parfois un zeste de cuivres. Moi qui prévoyais de partir à Cuba, très en vogue en ce moment, j’y suis déjà un peu en l’écoutant. Et je reste fan de ce grand voyageur transatlantique qu’est Florent Pagny.
Car depuis qu’il avait chanté "Là où je t’emmènerai", j’étais parti avec lui dans ses voyages et ses aventures musicales, là où il proposait d’aller : "C'est au bout du regard, là où les bateaux quittent la mer, là, où l'horizon est tellement plus clair, sous la belle étoile celle qui te dit que la vie ici ne sera jamais rien que ton amie".
En même temps, j’ai toujours été impressionné par les capacités musicales de sa voix de baryton. Florent Pagny peut reprendre aussi bien Claude François, Jacques Brel, Johny Clegg que Léo Ferré et s’aventurer dans le rock, le bel canto ou le lyrique d’opéra. Sa voix est comme son sourire, sereine et non trafiquée.
Dans son rôle de coach, sûr et débonnaire du jury de l’émission The Voice, le gaucho de Patagonie apparaît comme un sage tranquille, radieux, mature. Il a gardé une sorte de quiétude qu’il exprimait déjà dans des albums plus anciens ou moins connus. Par exemple en 2003 dans Ailleurs Land je l’ai entendu dire : "Et si on te demande, dis-leur, je travaille de mes mains, je regarde le ciel, je vais à l'essentiel. Car ici c’est ailleurs, Ailleurs Land".
Il promettait d’ailleurs un beau voyage dans cette superbe chanson d’amour dans laquelle il avait embarqué beaucoup de monde : "Là où je t'emmènerai, aucune peur, ni aucun doute, le monde est toujours en été". C’était une promesse pour son public. Promesse tenue ! Avec le Cubain de France Raul Paz et ce Français d’Argentine qu’est Florent Pagny, on repart en ballade dans "Habana". Il y susurre mezzo piano : "Un oiseau qui vole au-dessus de la mer, le fleuve qui coule, le vent qui souffle sans parler… ". Le voyage dans toute sa douceur ! C'est sûr, j'ira à La Havane.