Sortie rive droite. "Gros" c’est le nom du quartier de San Sebastian situé de l’autre côté du fleuve côtier qui coupe la ville en deux, l’Urumea. En France on parlerait de la "rive droite" de la ville. La Zurriola, c’est l'autre plage, celle qui borde ce quartier, côté mer, de l’autre côté du mont Urgull, à l’est de la vieille ville. C’est un quartier relativement récent, élégant, moins mondain que la Concha, mais plus jeune d’esprit. J’en ai été moi-même étonnée, la playa Zuzziola surtout est fréquentée par des jeunes et des surfeurs dès que la mer commence à onduler. J’ai donc franchi le premier des ponts qui permet de passer de l’autre côté, le pont de Zurriola, éclairé par de curieux lampadaires art déco qui ont des faux airs de quilles géantes ou de colonnes rostrales.
Le premier édifice sur lequel on tombe en arrivant dans le quartier "Gros", est le Kursaal. Impossible de ne pas voir ses cubes de verre, clairs et géants un peu penchés. Kursaal est un vieux mot allemand (mot à mot "salle de cure") très utilisé dans les stations thermales et de bains de mer du XIXème siècle. Il désignait un complexe réunissant des salles de concert, danse, théâtre, cinéma, casino et restaurant. Sur le modèle des pays d’Europe du nord un Gran Kursaal avait été construit, m’a-t-on indiqué, en 1921 à San Sebastian puis démoli en 1972. A sa place, le Kursaal actuel très géométrique a été inauguré en 1999. J’aimerais bien le découvrir de l’intérieur pour un concert ou le festival du film de San Sebastian… ce sera pour une prochaine visite.
Derrière le quartier de Gros est un étalage d’architectures de toutes formes et styles du XXème siècle : de l’art déco du style Miami, du classico-classique… On pourrait se croire à Paris, Berlin ou Madrid, s’il n’y avait les inscriptions et panneaux en basque ainsi que la mer et la plage à côté. J’ai précisément longé la plage. Il y n’avait ce jour-là que de timides vaguelettes. Mais des grappes de surfeurs débutants s’accrochaient à leur planche.
