La plage coquillage. "Concha" en espagnol signifie "coquille" ou "coquillage". C’est aussi le nom de la baie et de la grande plage du centre de San Sebastian au pays basque (Euskadi) côté espagnol. Une baie qui présente, de fait quand on regarde un plan, un peu le même arrondi qu’une coquille Saint Jacques. Pas banal pour une ville proche des chemins de Saint Jacques de Compostelle ! Toujours est-il que j’ai trouvé cette immense baie absolument magnifique. Sa courbe cintrée est verrouillée de chaque côté de son entrée maritime par deux monts verdoyants : l’Igueldo côté ouest et l’Urgull, côté est. Et au centre une petite île, Santa Clara, étincelle comme une émeraude sortant de la coquille.
C’est en automne que j’ai découvert cette ville spectaculaire (que les basques appellent "Donostia"). Je voulais absolument la visiter cette année, car, en 2016, elle était "capitale européenne de la culture". En 2015 ma visite à une autre capitale européenne de la culture, Mons en Belgique, m’avait déjà passionnée. Cette fois j’ai été enthousiasmée par la beauté du site. San Sebastian est un peu le pendant de Biarritz côté français, mais en plus spectaculaire. La Concha serait la plus belle plage urbaine d'Europe, une qualité que je ne lui conteste pas. Le côté magique de cette baie est que, selon l'endroit où l'on se place et selon l'heure du jour, les lumières et les couleurs apparaissent toujours différentes : dorées ou argentées, franches ou tamisées, lumineuses ou en clair-obscur,...
Le sable doré de la Concha était pourtant presque désert le jour où j'y suis allée, même si une poignée de baigneurs osaient le traverser pour s’aventurer à oser quelques brasses dans le bleu intense de l'eau. D’autant que cette plage (comme la plupart de celles du pays basque) est orientée plein nord. Ce qui est un avantage en été combiné à la douceur et aux embruns de son climat, mais qui devient glaçant en hiver. Au centre de la baie, la micro plage de l'îlôt Santa Clara serait la seule plage du pays basque orientée plein sud ! Quand je suis arrivée à la Concha, quelques rayons du soleil bas du matin caressaient le sable, étiraient des ombres démesurées. En cette saison, il vaut mieux marcher que rester assis sur un banc !
J’ai donc commencé à longer la Concha depuis le côté est et le petit port de pêche blotti au pied du Mont Urgull, sous la protection d’un Christ gigantesque, un peu comme à Rio de Janeiro. J’ai ensuite parcouru le 1,5 km de la très élégante promenade bordée d’une coquette rambarde métallique blanche décorée de feuilles et de fleurs forgées. Malgré la saison, beaucoup d’espagnols, pour se réchauffer, faisaient des allers-retours frénétiques, certains en jogging et en running.
En allant vers le côté ouest, la plage de Concha proprement dite se termine, sous le Palais Miramar, par une curieuse avancée rocheuse... comme si les griffes d’une patte de dragon s'étaient posées sur le sable. Sans doute un bout de la chaîne de Pyrénées ou de la cordillière Cantabrique se risquant à faire trempette dans l’Atlantique. Mais la courbe de la baie après le bout de la plage de la Concha n’est pas tout à fait terminée, puisque après cette avancée rocheuse se cache une deuxième plage, plus petite, l’Ondaretta qui s’étale jusqu’au pied du Monte Igueldo et qui est, parait-il, encombrée des surfeurs et bodyboarders les jours de grands vent.