Plages, plages et plages. Loin de tout. Avec ma compagne, je rêvais de vacances au soleil et sur la plage, pour un break dans une île inconnue... où l’on ne parle pas français et dans une retraite où je pourrais découvrir autre chose. J’ai trouvé cet exil temporaire - plus vacances que voyage - au sud de l’arc des Caraïbes, dans l’île d’Aruba, à peine plus grande qu’Oléron en France mais 10 fois moins grande que la Guadeloupe ou la Martinique. Cette île proche des Antilles néerlandaises (Bonaire, Curaçao, Saba, Saint Eustache) n’est qu’à quelques kilomètres du Venezuela (en face de la péninsule de Paraguana) et à la même longitude que Saint Domingue au nord des Caraïbes.
Il y fait toujours beau et la plupart des visiteurs sont des américains qui viennent pour profiter des plages de cette île qu’ils considèrent comme paradisiaque. Mais il y a aussi des touristes de proximité (Antilles néerlandaises et Amérique du Sud). Les langues dominantes sont donc l’américain et l'espagnol car l'influence latino est très forte. On s'en rend compte par la musique utilisée dans les radios locales et les bars. Les habitants de l’île parlent un étrange créole, le « papiamento » qui mélange du portugais (curieusement proche du créole du Cap Vert pourtant géographiquemennt éloigné), de l'espagnol et du hollandais, voire un zeste d’anglais et de français. Un peu comme au Suriname. L’écrivain anglais Patrick Leigh Fermor a décrit ce pidgin surprenant dans un récit de voyage et d'histoire sur les Caraïbes. Aruba reste pourtant en même temps un territoire associé aux Pays-Bas. On le devine à la signalisation des rues qui s’affiche toujours en néerlandais, comme à Paramaribo. On entend d'ailleurs aussi parler néerlandais avec les touristes venus de Hollande ou du Suriname.
Sur cette île tropicale et sèche que fréquentaient jadis des pirates, corsaires et boucaniers, la végétation est rabougrie (il y a des cactus !) et le sable et les plages sont éblouissants sous le soleil. Aruba ressemble à plusieurs autres îles plates de Caraïbes peu connues des français, comme Anguilla. Nous en avons profité autant que possible pendant une semaine, pas du tout intellectuelle ni culturelle, mais purement balnéaire. Notre programme était simple : soleil, plage, snorkeling entre des nuées de poissons multicolores, bateau, jetski, repos, dîner sur la plage au couchant,… Ce furent de véritables vacances, une coupure dépaysante et reposante. En comparant cette expérience à tous nos séjours balnéaires précédents (Thaïlande, Antilles françaises, Jamaïque,...) c'est là que nous avons trouvé les plus belles plages parce que tout y est réuni : sable blanc, plage propre, température de l'eau idéale, eau transparente, peu d'algues, jolis fonds marins près des plages que nous avons fréquentées (Baby beach, Eagle beach, Palm beach) et, en prime, une sécurité parfaite.
Nos seuls bémols dans ce paradis ensoleillé est que tout y est quand même très américanisé (difficile de trouver une cuisine locale dans les restaurants par exemple), que les activités culturelles sont rares et que le coût de la vie est aussi élevé que dans le reste des Caraïbes. Une semaine ou 10 jours, c'est donc bien. Au-delà, on devrait s'y ennuyer. Pour ceux qui rêveraient de découvrir cette île, il y a deux manières d'y accéder : soit par avion au départ d'Amsterdam, c'est le plus rapide ; soit par Cayenne en Guyane française puis (par voie terrestre) Paramaribo au Suriname d'où l'on trouve un avion pour Oranjestad, la capitale d'Aruba ; c'est plus long mais ce peut être l'occasion de découvrir aussi en même temps la Guyane et le Suriname.