Casa on the beach. J’utilise volontairement une formule anglaise parce que ce château en Espagne a quelque chose d’un noble manoir britannique. Quand on voit son entrée on se croirait plutôt dans le Kent, le Sussex, voire le Gloucestershire. D’ailleurs le vert intense de ses pelouses colle avec le style cottage anglais de son architecture de briques rouges, de grès et de colombages. Le climat bien arrosé du Pays Basque permet cette fantaisie, de planter des palmiers sur une pelouse vert-pomme tondue comme un gazon de golf écossais ou gallois.
C’est d’ailleurs le vert cru de ce gazon qui avait attiré mon attention de très loin. Du sommet du mont Urgull j’avais repéré de l’autre côté de la baie cette tache verte. Renseignement pris il s’agit d’un lieu qui avait été institué résidence d’été de la famille royale espagnole à partir de 1847 sous le règne de la reine d'alors, Isabelle II. Mais c’est une autre reine, Marie-Christine, qui, 40 et 50 ans plus tard, déplaçait chaque été dans la ville toute la cour madrilène. C’est ce choix qui provoqua, m’a-t-on expliqué, le développement urbanistique phénoménal de la station. Celle-ci devint une des villes les plus cosmopolites de la bonne société d’Europe pendant la 1ère guerre mondiale et la belle époque. San Sebastian fut même surnommée le "Paris du sud".
Je comprends que la reine Marie-Christine ait aimé ce lieu un peu en hauteur au-dessus de la plage. Le palais Miramar et ses jardins offrent une vue panoramique époustouflante sur toute la baie de la Concha. En face, il y a le Mont Urgull et l’île Santa Clara et à gauche, pas très loin, le mont Igeldo. La ville de San Sebastian (Donostia) a d’ailleurs édifié en reconnaissance à Marie-Christine d’Autriche, cette reine si bienfaitrice pour elle, une statue qui trône toujours dans les jardins publics, juste au-dessous du palais Miramar.
