Paysages grillés et caramélisés. C'est dans l'avion au-dessus Fogo que j'ai compris cette île du Cap Vert toute ronde : la montagne massive qui l'emplit est comme un soufflé sortant du four. A travers le hublot du petit avion, j’ai vu l’immense caldeira qui couronne ce cône. Et ce cratère d'effondrement est lui-même surmonté sur un de ses côtés d’une pointe de lave, le grand Pico. Après avoir découvert la ville principale de Fogo, Sao Filipe, mon but est maintenant d’atteindre la gueule de ce volcan.
En sortant de Sao Filipe pour monter sur les flancs de cette impressionnante montagne, il faut emprunter une longue route pavée en pierres de lave. Cette route ondule d’abord entre des paysages vallonnés, qui paraissent arides et desséchés. Au-dessus d'eux, il y a le soleil tropical (à la latitude de Dakar) et en-dessous, le socle de lave refroidie. La pente du cône s’accentue progressivement et la route qui rétrécit se met à tournicoter en lacets. Comme cette route elle-même, les maisons des quelques villages sont construits en pierres de basalte noir.
Beaucoup de gens circulent en pickups et quelques-uns, surtout des enfants, sont à dos d’ânes. Il suffit de visiter le matin le « mercado municipal » de Sao Filipe pour comprendre que cette terre, malgré l’austérité du paysage, est soigneusement cultivée, en terrasses par endroits. On y trouve tous les fruits et légumes que l’on peut imaginer…. Y compris du café et du vin produits sur place.