Voyages entre guerre et paix. Fonds Saint Denis est un petit village du cœur de la Martinique, niché dans des replis de montagne derrière Saint-Pierre. Je l’avais découvert en fin de journée en tournicotant sur les routes du pied de la Montagne Pelée. J’avais curieusement eu l’impression (est-ce le nom de ce village ?) qu’il évoquait pour moi pour la première fois sur cette île des Caraïbes un paysage des hauts d’une autre île très lointaine, celle de la Réunion dans l’Océan Indien !
Mais ce qui a le plus retenu mon attention à la lumière rasante du soir, c’est son monument aux morts, peint et colorié comme un dessin d’enfant. Habituellement les monuments aux morts sont gris, tristes, rébarbatifs et froids. Celui-ci paraissait lumineux, attrayant, chaleureux, presque joyeux. Tous les pays du monde ont connu leurs guerres et ont leurs monuments plus ou moins visibles, avec leurs listes de soldats morts, petits héros tombés au combat. Hélas, trop souvent, ce sont des monuments aux seuls grands « héros » plus ou moins déifiés qui dominent les villes, beaucoup plus voyants, énormes.
Je profite donc du 14 juillet, la fête nationale française, en voyant nos soldats défiler sur les Champs Elysées, pour ressortir cette photo de l’humble soldat français du monument de ce coin perdu de la Martinique. C’est peut-être anachronique ou mal placé, mais je voulais en faire mon monument des soldats et des civils inconnus de toutes les guerres.
Quand on voyage beaucoup à travers le monde on est toujours plus ou moins confronté à des zones à risques, à des zones de révoltes, de guerres, d’attentats, de pleurs, de cris, de souffrances, de pauvretés, d’exploitation,… Les injustices sont source de révoltes sanglantes. L’histoire du 14 juillet français en est l’illustration. Mon vœu en ce 14 juillet est que les mots « justice » et « paix » soient toujours associés sur tous les continents et au cœur de tous les hommes de bonne volonté, dans tous leurs voyages, leurs rencontres et leurs actions.