Ballades parfumées dans la cuisine Thaïlandaise

Avec mon mari, j’ai eu le temps de parcourir de long en large et de haut en bas ce pays qui me fascine. J’y suis allée sept fois, en y restant deux semaines à chaque voyage. A première vue Bangkok n’est pas séduisante à cause de la chaleur, de la pollution, de la circulation, de la foule,… En fait on est obligés de tomber amoureux de cette ville et de ses habitants si souriants et du fourmillement de ses marchés et de ses petits stands, partout sur les trottoirs. La cuisine y est omniprésente. Il y a toujours un fumet pour accrocher au passage, attirer et retenir.

Au cours de nos premiers voyages nous n’étions pas très courageux mon mari et moi pour goûter à n’importe quoi n’importe où. On visait de préférence les endroits aseptisés et on se tournait vers des restaurants qu’on estimait de qualité.  Mais on s’y retrouvait surtout avec des étrangers.

Au fur et à mesure, nous avons pris des risques en nous mêlant aux plus modestes restaurants de rues fréquentés des thaïlandais. C’est là que nous avons appris à connaître le vrai pays. Et je crois que nous avons à peu près goûté à tout dans la cuisine Thaïlandaise, sauf aux insectes, pourtant présents dans beaucoup de stands du marché de Chatuchak à Bangkok. Dans toutes nos expériences culinaires, jamais nous ne sommes tombés malades,… sauf dans le restaurant d’un prestigieux club hôtelier de Phuket.

Des plats beaux et bons

La présentation des plats est toujours extrêmement raffinée et esthétique et c’est d’ailleurs en Thaïlande que j’ai découvert pour la première fois, il y a plus d’une dizaine d’année, les sculptures sur fruits et légumes.

A travers cet art de la cuisine s’exprime pleinement le mode de vie thaïlandais basé sur le « sanuk » : rendre beau et agréable tout ce que l’on entreprend pour se faciliter la vie. Les plats thaïlandais ne sont donc pas seulement bons ils sont aussi beaux.

Le repas classique ne se présente pas de la même manière que celui que nous connaissons en Europe : il n’y a pas d’entrée, plat puis dessert servis à la suite les uns des autres. Tout s’articule autour du plat principal : le riz ou les nouilles que l’on agrémente de viande, de volaille, de poisson, de fruits de mer, de légumes … sans oublier bien sûr le piment. On peut aussi se contenter d'une salade, comme la salade som tam, seule, ou en accompagnement.

Dans les innombrables plats on retrouve souvent des parfums dominants, comme la coriandre, les piments, le lait de coco, la citronnelle ou l’ananas avec des combinaisons infinies. Cette manière de jongler avec les parfums et les épices dans la cuisine est ce que j’appelle la « thai touch ».  

On déguste ses plats à la cuillère et l’on s’aide de la fourchette pour pousser (pas de couteau sur les tables thaïlandaises « pour ne pas couper l’amitié », m’a-t-on expliqué !), ou plus simplement avec les doigts. Autour, on dispose des salades, des soupes et chacun se sert selon ses envies. Simplement arrosés d’une bière locale Singha, voire d’un modeste thé au jasmin, les repas sont de grands moments !

Mes coups de cœur

Pour moi, de tous les plats délicieux que j’ai pu goûter, le curry vert de poulet (kaeng khwiao wan kay) reste probablement l’un des meilleurs plats thaïlandais : le lait de coco mêlé à la coriandre fraiche est une véritable douceur pour le palais et l’ensemble des ingrédients explose en bouche. Chaque fois qu’il m’est donné d’en manger un (vrai) en France, il me suffit de fermer les yeux pour me retrouver en Thaïlande, à Bangkok, dans l’un des restaurants de Sukhumvit Road. C’est le plat qui a marqué le plus ma mémoire gustative, il me suffit d’y penser pour saliver.

Bien sûr d’autres plats sont extraordinaires : la salade de bœuf (en fines lamelles grillées) pimentée (yam nuea), les crevettes à la noix de coco (tom yum goong), le curry de poisson, le poulet aux noix de cajou sans oublier les douceurs sucrées telles que le flan thaï (mon dessert préféré), le riz au lait épicé, l’ananas grillé aux épices, le banana bowl, le sticky mango rice,… Faire un choix dans cette cuisine, considérée d’ailleurs par certains comme l’une des meilleures cuisines au monde, est tout simplement impossible…

 D’ailleurs, elle me manque quand je rentre en France. Je suis toujours à la recherche de ces saveurs inoubliables, que ce soit dans les restaurants, les boutiques, les marchés,…