Depuis la frontière nord-Thaïlandaise, notre bateau descend le puissant fleuve Mékong. Quelques heures avant de découvrir la ville de Luang-Prabang au nord du Laos, il fait un stop en pleine campagne. Nous débarquons sur une plage de sable où des enfants se baignent malgré la force du courant et la couleur bouseuse de l’eau. Puis nous grimpons un sentier abrupt au milieu d’une forêt de tecks aux grandes feuilles arrondies. Des bananiers annoncent l’approche du petit village caché de Baan Nbo qui réunit 45 familles de l’ethnie Laoloum, la plus importante du Laos. Les enfants nous suivent en souriant, mais timidement.
Nous entrons dans le village par un temple bouddhiste sans moines. Il a dû connaître une vraie vie monacale puisque le dortoir en bois de couleur châtain aux fenêtres encadrées de bleu et la cantine peinte en rouge des moines sont fermés, mais paraissent en bon état sur leurs pilotis. Les parois du temple sont tapissées de peintures naïves représentant la vie de Bouddha. Un énorme tambour, réservé aux grandes fêtes bouddhistes, est protégé par un toit tarabiscoté peint de couleurs vives et entouré d’une balustrade blanche.
Quand nous entrons dans la zone d’habitation, c’est l’effervescence chez les femmes, à cause de l’arrivée de notre petit groupe de touristes. Elles s’empressent d’étaler sur le sol ou d’accrocher sur des fils leurs plus beaux tissages en soie et coton en espérant que nous céderons au charme de leurs tissus et à être les premières à vendre. De fait, les couleurs sont chatoyantes et vives, les motifs variés. Difficile de résister à leurs sourires, à leurs produits et à leurs arguments !