Dans les plaines d’Asie centrale l’hiver est rudement froid. Au cours de deux voyages en Ouzbékistan, j’ai expérimenté sa violente froidure, avec l’impression que toute la Sibérie avait glissé vers le sud. Les Ouzbeks s’emmitouflent dans plusieurs étages et épaisseurs de châles, de manteaux parfois tout noirs, parfois de couleurs étonnamment vives, dans des fourrures, sous des bonnets ou des toques de tous poils… Certains ont l’air frigorifiés mais jamais coincés. Beaucoup sont extrêmement souriants. Un sourire heureux, communicatif et communicant, prêt à entrer en contact, à échanger. Dès qu'un rayon de soleil perce, on voit fleurir les robes multicolores des femmes. En déambulant dans les rues et ruelles de Tachkent et des villes magiques que sont Samarcande, Boukhara, Khiva ou Chakhrisabz, beaucoup de personnes que j’ai croisées sont devenues des occasions d’engager un dialogue, forcément limité à cause de la langue, mais tout de suite sincère et chaleureux, même sous la neige ou dans les courants d’air les plus glacials.