Mon Amérique à Paris. Entre deux voyages lointains, j’ai fait un petit voyage à La Défense, près de Paris. Pas besoin de prendre l’avion, seulement le RER. J’adore me promener à La Défense. Non seulement parce que sa dalle est sans voitures et sans bruits, mais aussi parce qu’elle me fait penser aux plus grandes capitales modernes du monde : que ce soit Rotterdam, Londres, Berlin ou Stuttgart en Europe voire, toutes proportions gardées, Singapour, Shanghai, Bangkok en Asie ou les capitales champignons du Golfe comme Abu Dhabi ou Doha.
Mais à La Défense, je pense surtout à ce que les américains appellent leur "downtown". Ce sont les quartiers de leurs grandes métropoles concentrant à la fois des affaires, du commerce et surtout du top de l’urbanisme et de l'architecture contemporains. Toutes les grandes villes nord et sud-américaines ont leur downtown, pas seulement New York avec Manhattan. Ces downtown sont couronnées par leur "skyline", c’est-à-dire la ligne des sommets de leurs gratte-ciels qui se dessine sous le ciel. Pour moi, la Défense est la downton de Paris.
La Défense c’est donc un peu Paris en Amérique ou si vous préférez une athmosphère d’Amérique à Paris. J’y retrouve les rivalités des plus grands architectes mondiaux poussant à la prolifération de styles parfois étonnants, des tours élevées toujours plus hautes qui obligent à lever la tête, les reflets des tours plus ou moins déformés dans les vitres des autres, et une hyper concentration du business et des grandes entreprises en même temps qu’une population d’employés et de cadres en tenue de travail. Quand j’y suis allée hier j’ai encore eu une nouvelle fois l’impression d’avoir traversé l’Atlantique.
Pourtant, il y avait un air de vacances. Defacto, l’établissement public qui gère et anime les espaces de La Défense avait insufflé pour l'été un petit air d’Amérique supplémentaire avec quelques heureux gadgets comme un joli "food truck" brillant renvoyant l’image des tours et des "food corners" american style, des jeux… Beaucoup de cadres en goguette avaient tombé la veste et la cravate. Les terrasses des cafés faisaient le plein. La différence avec une downtown des Etats-Unis est la vue sur l’Arc de triomphe tout au fond, derrière les jets d’eau, une vision unique. Et aussi l’alignement avec les Champs-Elysées dont je rêve qu’ils s’inspirent de La Défense sans voitures. Paris y gagnerait beaucoup.