Retour dans le temps. Le temps s’est arrêté en l’an 79 dans cette ville prospère du sud de l’Italie. Dans ce paysage idyllique et ces terres riches dominant la baie de Naples, le volcan du Vésuve a alors explosé brusquement. Pompéi, Herculanum et d’autres villages des alentours ont été enfouis sous une pluie de cendres brûlantes. En quelques instants, toute la vie a été figée et la mort a surpris et cloué les habitants là où ils étaient. J'ai pu réaliser un de mes rêves en visitant ses ruines.
Quand j’étais lycéen, je suivais des cours de latin (eh oui ça arrive !) je frémissais au récit qu’en faisait un vieux professeur. Il nous expliquait comment cette cité oubliée fut redécouverte à partir du XVIIIème siècle. Elle était sous plusieurs mètres de lapilli. L’empreinte de sa vie est ainsi progressivement ressortie d’un long sommeil létal de près de 2000 ans. Pompéi était restituée immobile, telle qu’elle avait été stoppée en pleine action à l’apogée de l’empire romain, beaucoup mieux conservée que d'autres ruines antiques.
Quand j’ai erré dans cette ville, qui comptait plus de 10 000 habitants dans l’antiquité romaine, j’essayais d’imaginer les bruits et les odeurs qui emplissaient ses longues rues pavées. Bien sûr, les toits se sont effondrés sous la masse de cendres. Mais on devine encore la vie des échoppes ou des luxueuses villas à colonnades habitées de statues. Mais aujourd’hui il n'y a que les voix des visiteurs et des guides qui résonnent.
Comme partout dans le monde, les terres fertiles entourant les volcans attirent les populations. Celles-ci s’habituent aux tremblements menaçants et s’exposent aux fureurs du volcan, toujours persuadées que le pire arrivera plus tard. Mais bien des villes du monde oubliant leur terrible voisin ont été rayées de la carte. J’ai vu les ruines de Saint Pierre détruite en 1902 en Martinique, ou les villages enfouis il y a quelques années sous la lave dans l’île de Fogo au Cap Vert et, aux Caraïbes, j’ai survolé l’île de Montserrat dont la capitale Plymouth a été enfouie en 1997. La nature est toujours une leçon d’humilité.
