Avant-goût baroque. Après avoir tourné et retourné autour de la mythique montagne de l’Etna, je m’en suis un peu éloignée. Je suis partie plein sud, vers les villes baroques dont on m’avait tant fait l’éloge. Elles sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco : Caltagirone, Militello Val di Catania, Catane, Modica, Noto, Raguse et Scicli. Après un tremblement de terre ravageur à la fin des années 1600 ces huit villes avaient été reconstruites, selon les canons d’une architecture baroque qualifiée de « tardive et exubérante » par les spécialistes qui y voient l’apogée du baroque européen.
Je n’ai pas choisi la plus connue de ces cités pour commencer, mais, je me suis arrêtée, un peu au hasard, à Raguse. Cette cité est cachée à l’intérieur des terres, sur une vallée profonde, celle du fleuve Irminio. J’avoue que le nom de Raguse était un peu confus dans mon esprit puisque je savais que c’est aussi l’ancien nom de Dubrovnik en Croatie. Mais en découvrant la Raguse sicilienne, assez peu fréquentée des touristes, j’ai été enchantée. C’est même un euphémisme.
Pourtant, je n’ai eu le temps de n’en voir que la moitié, la ville « basse », la plus ancienne, Ragusa Ibla. Elle est dominée par la Raguse haute dite nouvelle (Ragusa Nuova). En même temps, cette partie ancienne semble perchée sur un éperon rocheux ou plutôt une sorte de crête. Quand on monte les escaliers du parking depuis la fond de la vallée, la vue sur les maisons serrées les unes sur les autres est pleine de charme. Je me suis promenée au gré de mon inspiration dans son lacis de ruelles et d’escaliers étroits, paisibles, presque silencieux, un peu hors du temps.
La densité des églises et des palais y est impressionnante, plus d’une cinquantaine paraît-il. Après le séisme de 1693, la cité a été reconstruite sur ses bases médiévales tortueuses, mais avec une décoration baroque foisonnante. Le summum de cet art la cathédrale Saint-Georges et son dôme (Duomo di San Giorgio) en haut d’un escalier de marbre, dominant une piazza Duomo, elle aussi toute en pente. Ce n’était qu’un avant-goût de la splendeur baroque que je verrai un peu plus tard à Noto. Mais, Ragusa Ibla, sans doute moins bien entretenue, garde pour moi un charme authentique et inénarrable.
A suivre …
3/ Raguse en sculptures
4/9 Noto l’hyper baroque
5/9 Taormine dolce vita
6/9 Taormine théâtre antique
7/9 Taormine céramiques
8/9 Castiglione di Sicilia dans son écrin
9/9 Syracuse que j’aime