Autour de la montagne géante. Cette montagne est la marque de la Sicile. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de commencer mon reportage photos par ce personnage central de l'île. En tout cas, dans l’est de la Sicile où je me suis baladée pendant plusieurs jours, sa silhouette massive domine presque toujours le décor. Du moins quand les nuages le dévoilent, ce qui est souvent le cas. J’ai osé titiller les flancs de ce bon gros raminagrobis aux griffes rentrées, en montant par des petites routes qui grimpent en tournoyant, et chatouillent ses flancs.
Aux pieds de ce chapeau chinois ou de ce coquillage conique posé comme une bernique au milieu du paysage, j’ai l’impression d’être une lilliputienne. L’ogre culmine à plus de 3000 mètres d’altitude. Cette montagne, d’apparence paisible, est majestueuse et effrayante. J’ai prudemment passé quelques nuits à ses pieds en redoutant sa colère. Il faut dire que sa bouche, encore fumante, avait éructé des flammes et bavé du feu le 28 février 2017 quelques jours avant mon arrivée. Depuis la plus haute antiquité, dans l’histoire de la Sicile, les habitants ont toujours eu peur de son réveil et de son courroux. Ses tremblements ont plusieurs fois rasé les villes de la région et ses coulées de lave ont brûlé jusqu’à la ville de Catane. J’ai appris qu’on avait dénombré près d’une centaine d’éruptions de ce volcan irascible au cours du seul XXème siècle.
J’ai pu approcher jusqu’au moment où le parfait galbe blanc de ce cône étale sa robe blanche plissée de ballerine. Une invitation piège car cette robe immaculée de neige cache un jupon noir et râpeux. J’ai quand même fait le tour complet de cette proéminence gigantesque pour observer, sous tous les éclairages et sous toutes les orientations, cette fausse coquette fulminante.
A suivre …
2/8 Ragusa Ibla l’ancienne
3/9 Raguse en sculptures
4/9 Noto la bellissima
5/9 Taormine dolce vita
6/9 Taormine théâtre antique
7/9 Taormine céramiques
8/9 Castiglione di Sicilia dans son écrin
9/9 Syracuse que j’aime