Voyage au « temple-mère » de Bali. Grands ou petits, les temples, imprègnent "l’île des dieux". Certains spécialistes affirment qu’il y aurait plus de 20 000 temples à Bali, éparpillés sur tout le territoire, jusque dans les creux des rizières, les replis des montagnes, les villages, aux angles de rues des villes,... Tout dépend évidemment de ce que l’on appelle temple et si une simple statue devant laquelle un fervent s’incline peut être appelée temple. Toujours est-il que j’ai effectivement souvent vu et approché pendant mon voyage à Bali ce tissage religieux très serré de l’hindouisme balinais (Hindu Dharma). Les dieux sont omniprésents dans le paysage.
En particulier, j’ai eu la chance d’entrer dans le temple des temples en quelque sorte, celui que les balinais appellent avec un grand respect le "temple-mère" de Besakih. Ce temple imposant, le plus grand de l’île (subdivisé en une vingtaine de sous-ensembles), se dresse en altitude, pas loin du volcan Gunung Agung aux éruptions duquel il a toujours survécu. Il est un lieu de pèlerinage depuis au moins 1000 ans, c’est-à-dire depuis notre moyen-âge. Tous les autres grands temples de l’île, jusqu’aux temples marins de la côte, l’entourent en cercles concentriques.
Ce qui m’a le plus frappé en arrivant au pied de ce monument de Besakih, ce sont les parterres de fleurs et de verdure qui tapissent des terrasses sur les côtés du grand escalier monumental. Leurs couleurs paraissent d’autant plus chatoyantes que la pierre de lave qui a servi à construire Besakih est noire. Les personnages et pèlerins qui descendent ce grand escalier en portant des vêtements aux couleurs vives, sont aussi polychromes que les fleurs environnantes.
De nombreuses zones sont réservées aux fidèles, mais le jour de ma visite j’ai pu observer une cérémonie funéraire se déroulait dans la grande cour centrale. Les femmes portaient des chemisiers blancs et des ceintures fuchsia ou jaune vif et transportaient des offrandes dans des paniers sur leurs têtes. En descendant l’escalier, les proches du défunt affirmaient leur unité par un long cordon reliant chaque personne de la famille.
