Disparition de l’icône d'un pays. Impossible de voyager en Thaïlande sans voir le portrait de Rama IX et celui de la reine. Ils sont partout, sur tout le territoire, dans la rue, dans les lieux publics et privés, dans les hôtels… J’ai pris cette photo du couple royal de Thaïlande devant l’un des plus beaux temples de Bangkok, le temple de l’aube ou Wat Arun, au bord du fleuve Chao Praya, au cœur de la ville de Bangkok. J’aurais pu en rapporter des dizaines d’autres. La disparition de Bhumidol Adulyadej, après 70 ans de plein règne (presqu’autant que notre roi Louis XIV, si l’on compte le temps de régence pendant qu’il était enfant) est un événement intense et considérable en Thaïlande.
Je ne suis pas royaliste, encore moins plus royaliste que le roi. Mais en visitant la Thaïlande, j’ai pu vérifier la véritable ferveur populaire dont le roi et la reine étaient l’objet. Bien sûr on m’avait expliqué que la loi sur le crime de lèse-majesté interdisait la moindre critique à l’égard du souverain. J’ai aussi vu que Rama IX, ce monarque éclairé, était un des hommes les plus riches du monde (une fortune de plus de 30 milliards d’euros selon le magazine américain Forbes). Pourtant j’ai trouvé que la popularité et le respect dont il était l’objet étaient stupéfiants. Devant une telle osmose avec la population, je ne suis donc pas surprise de voir ce pays en pleurs et en deuil.