Un repère flottant. Quand la mer monte, forcément les altitudes, calculées par rapport à son niveau moyen, baissent. Le sujet est d’actualité avec la conférence sur le climat de Paris, la COP 21. Pour le moment la montée des eaux est imperceptible, mais assez sensible pour provoquer beaucoup de dégâts et, surtout, certaines prévisions sont effrayantes et ne peuvent pas laisser indifférents les voyageurs.
Le calcul du niveau moyen de la mer a toujours été un casse-tête pour les savants des siècles passés, en particulier à cause des marées. Au XIXème siècle, les spécialistes se basaient sur ce qu’ils appelaient un "référent altimétrique": c’était une plaque qu’ils apposaient dans une ville. Cette marque représentait, le niveau moyen de la mer, qu’ils avaient calculé sur une longue période à cet endroit avec des "marégraphes", sortes de puits atténuant les effets des marées et de la houle. Et toutes les altitudes du pays étaient calculées à partir de cette cote de référence.
Ainsi, les anglais se basent sur une marque posée en Cornouaille, les hollandais et les allemands sur une norme calculée à Amsterdam, les autrichiens sur un calcul fait à Trieste en Italie, les français sur une référence inscrite à Marseille, les espagnols ont leur référence à Alicante, etc,... Les plaques qui indiquent cette "cote zéro" ne sont pas dans l’eau mais, pour être visibles posent un repère quelques mètres au-dessus.
Ainsi à Alicante la cote est posée sur la première marche de l’hôtel de ville baroque. Et d’autres villes espagnoles se positionnent par rapport à ce niveau de base d’Alicante et apposant leurs propres plaques. J’ai choisi de photographier cette plaque que j’ai trouvée à Cordoue parce qu’elle se détachait sur ce mur ocre roux, reflétant la chaleur climatique et culturelle de l’Andalousie. Aujourd’hui, la mesure est moins poétique mais plus précise puisque ce sont des satellites qui effectuent ces mesures.