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Des trains pas comme les autres en Argentine

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Voyage partagé. A chaque fois que je tombe sur cette émission, je passe une heure de bonheur. Hier en début d’après-midi, je suis tombé sur une moitié de l’épisode qui se passait en Argentine. J’avais du travail, mais je n’ai pas pu détacher mon attention avant la fin. Car Philippe Gougler voyage comme j’aime les voyages. Il cherche toujours  le contact, se plaçant au milieu des gens, dans les trains ou ailleurs, pour essayer de comprendre, vivre et partager une petite tranche de leur vie. Curieux, il arrête les passants, cancane, s’amuse, compare, analyse, interroge, s’interroge, expérimente,…  Ses rencontres paraissent toujours directes, simples, avec de vrais gens plutôt qu’avec des guides ou des représentants d’offices de tourisme qui font la promotion de leur destination.
 
Dès qu’il part en train pour les chutes d’Iguazu, au nord de l’Argentine, il s’assied, toujours souriant, à côté des passagers pour bavarder avec eux, puis recommence avec les visiteurs du site face aux cascades géantes, avec des expressions spontanées mais toujours bien choisies : 
- " un des sites les plus époustouflants de la planète. Enorme ! Une atmosphère de création du monde !
- L’eau c’est l’essence de Dieu ", répond une touriste avec qui il discute,
- " colossal, démesuré, dantesque, titanesque ", reprend le présentateur.
 
Ce qui me plait chez Philippe Gougler, c’est qu’il n’apparaît jamais blasé, utilise toujours un ton direct, personnel, ne pose jamais de questions toutes faites ou banales. Pour moi, il est, de loin, le meilleur présentateur d’émissions de voyages et beaucoup de présentateurs insipides, qui récitent leur texte ou se contentent d’un rôle décoratif, feraient bien de s’inspirer de lui.
 
Quand il arrive à Buenos Aires, quelques mots suffisent à planter le décor : " j’ai l’impression d’être à la maison, avec une architecture européenne et un zeste d’Amérique ".  Il arrête les passants, les plus excentriques comme les plus ordinaires, papote et rigole avec eux, puis il descend dans le " subte ", le métro, et tombe sur une relique de rame de métro toute en bois, vieille de 99 ans où il interpelle les passagers et le conducteur : " c’est incroyable, j’adore ce métro, il a du charme ! "
 
Puis, comme il le dit, tous les trains argentins mènent à la pampa et il se retrouve au milieu d’une bande de gauchos en suivant la bonne odeur de la viande grillée, " la meilleure du monde ", selon ses interlocuteurs,
- " les argentins sont très modestes ", réplique-t-il aussi sec,
-  " oui, on a la meilleure qualité de viande mais aussi de femmes ", lui renvoie le gaucho qui n’a pas sa langue dans sa poche.
 
Bref, Philippe Gougler ne se contente pas de l’image qu’on lui tend mais regarde derrière la carte postale, ce qui lui permet de dire " mes souvenirs ne sont pas des images mais des sensations ". Témoin son échange avec cet étonnant gaucho qui ne fait qu’un avec son cheval, par le regard et la respiration :
- " comment faites-vous pour obtenir une telle confiance de votre cheval ?
- depuis que je suis petit, je vis avec les chevaux
- par la douceur, vous obtenez beaucoup plus qu’avec la trique
- le cheval est l’amour de ma vie, j’adore cet animal, je crois même que je vais mourir avec lui ".
 
Aucun commentaire supplémentaire n’était plus nécessaire.
France 5 rediffusion mercredi 28 juillet 2005, 13 h 35 
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