Au pays de Dame tartine. Quand le froid arrive chez nous, on pense aux endroits où il reste un peu de chaleur. La Costa del Sol en Espagne face au Maroc est de ces endroits-là. C’est peut-être ce qui m’a fait penser à une marina des années 1980 et 90, proche de Malaga, que j'ai visitée récemment. Elle m’a impressionné par son entassement hétéroclite de bateaux et d’architectures abracadabrantes. Même un peu pompier. Les mâts et les drisses des bateaux ancrés dans le port et les îles artificielles se mêlent à des clochetons, des dômes, des statues et des échauguettes très étranges voire des fenêtres en "galerijas" comme à La Valette dans l'île de Malte. L’architecte espagnol, qui devait être un grand voyageur, a cherché son inspiration paraît-il du côté des styles andalous, bien sûr, mais aussi arabes, italiens et même indiens.
Ce mélange contemporain d’orient et d’occident anciens compose un puerto de plaisance artificiel tout à fait biscornu, un peu rococo, et par endroits extravagant. Tout est néo quelque chose : néo andalou, néo baroque, néo islamique, néo néo…. Sans forcer on pourrait s’imaginer à Venise, Istanbul, pourquoi pas même dans un palais du Rajasthan en Inde. C’est en même temps un lieu frénétique de rendez-vous des vacanciers et plaisanciers qui viennent y faire leurs emplettes sur les quais, boire un verre ou avaler une pizza ou des tapas. Le photographe anglais Martin Parr s’y donnerait à cœur joie avec les couleurs qu'on y trouve. Si vous passez dans le coin allez donc manger une glace italienne dans ce port andalou moderne très cocasse au charme si désuet.
