La joie des enfants qui chantent et dansent. C’est une espèce de cacophonie organisée, vraie comme la vie. Elle paraît spontanée, improvisée, mais ce concert est certainement très travaillé. Les enfants semblent crier. Ils se feraient taper sur les doigts dans des conservatoires de musique occidentaux. Dans ce savant désordre ordonné, le chef d’orchestre qui dirige cette école Udjo crée un divertissement d’une gaité inouïe et communicative.
C’est la fête. Les enfants ont chacun entre leurs mains un angklung, cet instrument local en pur bambou, que l’Unesco a classé à son patrimoine mondial immatériel. Ils chantent, jouent, rient, secouent leur angklung au juste moment et se balancent, portés par les vagues du rythme. C’est le contraire d’une audition raide et guindée d’un conservatoire musical en Europe. Ici, la musique n’est pas signe de stress mais de plaisir, bonheur et réjouissance.