Métissage architectural. Les rues étroites de la vieille ville de La Valette sont dominées par de curieuses fenêtres en saillie que les maltais appellent "galerija", le plus souvent vertes. Dans cette ville fortifiée et monumentale, on ne sait pas très bien si elles sont inspirées de moucharabiehs arabes ou des bow-windows anglais. Peut-être les deux. On m’a expliqué que les dames de la bonne société maltaise s’y réfugiaient à la lumière pour tisser de la dentelle tout en pouvant observer la rue d’un côté comme de l’autre. Toujours est-il que ce qu’on appelle aussi des "oriels" en français, donnent un caractère vraiment particulier à la capitale de Malte.
Ce mélange architectural arabo-anglais est d’ailleurs l’occasion de se rappeler que la culture maltaise, dans ses ports du fond de la Méditerranée, est profondément métissée. Le pays a deux langues officielles. L’anglais d’un côté. Mais surtout la langue maltaise qui est composée à 40 % de mots d’origine arabe, de beaucoup de sicilien et d’italien (interdit par les anglais au XIXème siècle mais toujours compris des maltais), d’un peu de catalan et… de quelques mots de français comme "bongu" (bonjour).