Incursion dans l’annexe dorée. Je pensais que tout était blanc au "temple blanc" de l’artiste Chalermchai Kositpipat que j’ai découvert près de Chiang Rai dans le grand nord Thaïlandais. Mais mon regard a été attiré par un grand bâtiment doré adjacent, de pur style Thaï, et qui reluisait comme un lingot. Il n’est pas recouvert d’or blanc mais de véritables feuilles d’or bien jaune. Est-ce un palais royal ou princier ? La résidence de l’artiste ? Ou son coffre et son trésor personnel ?
J’ai été interloqué quand on m’a expliqué très prosaïquement qu’il s’agissait des toilettes du site, on devrait dire les lieux d’aisance tellement leur somptuosité paraît inattendue. Le terme "restroom" utilisé par les américains convient tout à fait à cette endroit. C’est un peu comme les toilettes surprenantes de la station Opéra à Vienne en Autriche où l’on entre par un tapis rouge comme sur une scène de théâtre. Celle de Chiang Raï peuvent certainement figurer parmi les toilettes les plus luxueuses du monde.
Est-ce une allusion au fait que nous sommes dans "le triangle d’or", cette région aux confins de la Thaïlande, de la Birmanie et du Laos dont la richesse a été la production d’opium depuis les années 1920 ? Est-ce pour rappeler les magnificences du royaume Thaï, de ses palais, temples et pagodes ? Est-ce pour montrer que l’opulence de l’artiste n’a pas de limites ? Est-ce pour cacher les horreurs ? Est-ce pour relativiser la valeur des choses et montrer qu’il peut y avoir du beau en toutes choses ? Est-ce une résurgence en Asie du dadaïsme occidental ? Je suis repartie avec toutes mes interrogations.