Voyage dans le temps. La basilique de Saint-Denis vient de remettre à l’heure les pendules de son histoire. De passage à Saint Denis, je me suis aperçu qu’une partie des échafaudages qui recouvraient sa façade depuis 2013 venaient d’être retirés en mars dernier. Sur cette partie rénovée, la pierre est passée du noir charbonneux au blanc immaculé. Surtout, est apparue sur la rosace centrale du monument une immense horloge de 4,50 mètres de diamètre avec des aiguilles clinquantes recouvertes d’or et en forme de serpent ! Je n’ai pas trouvé pourquoi ces aiguilles avaient une forme de serpent. Si quelqu’un peut m’expliquer, je serai ravi de sa réponse.
Ce fut une occasion pour moi de redécouvrir cette incroyable basilique qui est la nécropole des rois de France. En réalité il n’en reste que les gisants de pierre puisque les révolutionnaires avaient sorti les cadavres des rois pour les mettre dans une fosse commune. Cette cathédrale gothique avait été de nombreuses fois remaniée, en particulier au XIXème siècle pour réparer les dégâts du temps, de l’histoire et de la révolution française et parce que Napoléon rêvait d’y être enterré. L’architecte zélé qu’il avait désigné, François Debret, avait créé cette horloge sur la rosace centrale de la façade. Mais cette horloge qui ne fonctionnait plus avait été démontée il y a près d’un siècle. Sa remise en état est une once de splendeur retrouvée pour « cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis », telle que l’évoque Grand Corps Malade dans un de ses slams.
Ce lieu étonnant mêle quelques paradoxes de la France : un haut lieu des splendeurs de la royauté passée au milieu d’une des banlieues les plus populaires et métissées du pays. Hier quand j’ai visité la basilique, c’est un groupe de chanteurs maliens Touaregs en grands boubous et turbans qui tentait de réchauffer une foule d’habitants et de touristes congelés par un vent glacial.