Plongée en impressionnisme. J’ai assisté à une projection monumentale habillant de couleurs la cathédrale de Rouen à la tombée de la nuit. J’ai été impressionné. D’ailleurs, la cathédrale de Rouen est une icône des peintres impressionnistes. Parce qu’en 1892 et 1893 Claude Monet installa son chevalet en face de ce monument pour peindre ces dentelles de pierre gothiques à différents moments du jour. Il était envahi par des sentiments contradictoires : « cette façade si belle est aussi terriblement aride(…) Plus je vais, plus j’ai du mal à rendre ce que je sens (…) Quelle fatalité me prend de m’acharner ainsi à des recherches au-dessus de mes forces », se lamentait-il. Il a pourtant produit une série de trente tableaux qui ont marqué l’histoire de l’impressionnisme. Cette série est aujourd’hui dispersée dans le monde, à Paris (musées d’Orsay et Marmottan) et aux Etats-Unis, mais aussi en Allemagne, au Japon, en Russie, en Serbie, au Pays de Galles.
Pas étonnant donc que cette façade attire des visiteurs du monde entier. Aujourd’hui, ces pierres du XIIIème siècle continuent de vivre chaque été avec ses illuminations baptisées « cathédrale de lumière ». Celles de 2016 se terminent ce dimanche 25 septembre à 21 h 30. Cette projection géante qui m’a fasciné se situe dans la lignée du regard de Monet : faite de touches et de vibrations de couleurs mobiles. Comme le soleil qui bouge sans cesse, le projecteur anime cette façade transformée en écran pour raconter des histoires de vikings et de batailles, mais aussi d’émerveillements. Si vous avez raté les projections de 2016, prévoyez de vous y arrêter en 2017. Vous serez impressionnés ! Si vous aimez l’impressionnisme, faites aussi un tour au Musée des Beaux-Arts voisin qui a une des plus belles collections françaises de peintres impressionnistes (Monet, Pissarro, Sisley, Renoir, Caillebotte,…). Sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996, Rouen attend toujours un classement mérité.