Plongée dans l’art de rue. Rien ne prédestinait cette île portugaise perdue dans l’Atlantique à devenir une référence mondiale du street art. D’autant plus que, quand j’y suis allé, les habitants de Funchal se vantaient d’avoir une ville propre, sans aucun tag sur les murs. Du moins presque, ou du moins seulement de l’art-rue maitrisé. Tout est parti d’une rue pavée vieillissante et dégradée du vieux quartier des pêcheurs, la rue Santa Maria du quartier Santa Maria Maior.
L’idée de livrer à des artistes peintres toutes les peintures écaillées et endormies de ce quartier a été lancée en 2010 par un artiste espagnol Jose Maria Zyberchema, appuyé par des politiques locaux dans le "Projecto artE pORtas abErtas". Cette idée lumineuse a ranimé, coloré et revivifié ce quartier endormi comme a réussi à le faire, sur un autre continent, la ville de Penang en Malaisie. Désormais, la rue Santa Maria exerce un attrait qui la rend incontournable à tous les visiteurs de la ville. J’ai pris un grand plaisir à la parcourir de long en large en fin d’après-midi et à la nuit tombante.
J’y ai trouvé une floraison de peintures non seulement rue Santa Maria mais aussi dans les rues adjacentes et tout le quartier. Les couleurs et la fantaisie sont maintenant intrinsèques à ce quartier ressuscité. Les portes des maisons se sont ouvertes à l’imaginaire des peintres, mais aussi les portes de garages, les devantures des boutiques, les murs et palissades,… J’en ai rapporté ce petit échantillon. Cette partie de Funchal est vraiment devenue un musée ouvert 365 jours par an 24h/24.