L’art dans la ville. J’ai été ébahi de la manière dont le street art s’est inséré dans cette ville historique. George Town, la capitale de l’île de Penang en Malaisie a un très riche passé. Elle était l’un des « Straits Settlements » (Etablissements des détroits) qui formaient sous ce nom une colonie de la couronne britannique au XIXème siècle. Il s’agissait de quatre places fortes (Penang, Pangkor-Manjung, Malacca et Singapour) issues de la Compagnie anglaise des Indes Orientales et qui verrouillaient le détroit de Malacca, c’est-à-dire la route maritime vers l’extrême Orient, notamment la Chine. George Town qui dépasse aujourd’hui le million d’habitants a un côté métropole asiatique chargée de grappes de gratte-ciels, mais elle a préservé en même temps un centre ancien, habité et vivant. Sans l’initiative du street art beaucoup de murs y seraient restés décrépits, lépreux, et des zones entières oubliées. Le street art s’est inséré avec bonheur dans cet urbanisme et dans l’architecture. Il a su tirer parti de l’existant, en marge des grands monuments. Sans cette attraction, je ne crois pas que j’aurais autant marché dans cette ville et je ne me serais jamais autant enfoncé dans ses ruelles. Je n’y aurais pas découvert autant de perles que sont ses maisons chinoises anciennes ou ses petits musées. Merci messieurs les graffeurs !