Balade d’un artiste à un autre. L’art contemporain s’est installé dans les rues de Mons, la capitale européenne de la culture 2015. Il a déboulé dans les rues et s’est échappé des musées, révélant une ville jeune, dynamique et imaginative, comme j’ai pu le constater. Je disposais d’une petite journée pour découvrir cette ville belge et je pensais que c’était bien suffisant. Mais dès que j'y suis entrée, je ne savais plus où donner de la tête. A côté de 29 « points d’intérêts », le plan qu’on m’avait remis à l’Office de tourisme mentionnait, la présence de 15 « installations urbaines » disséminées dans toute la vieille ville. J’ai pu en dénicher une dizaine.
La plus étonnante et attrayante de ces installations artistiques est celle de « la Phrase », que j’ai présentée hier. La deuxième à m’avoir fascinée est la cascade de livres dégueulant d’une fenêtre de l’université de Mons. Intitulée Biografias, elle a été créée par l’artiste espagnole Alicia Martin. C’est toujours une histoire de mots, cette fois contenus par millions dans des livres qui se déversent sur le trottoir. Mons a décidément une vocation littéraire !
D'ailleurs comme l’écrivait Jacques Prévert « être ange, c’est étrange » : l’artiste belge Filip Gilissen l’a compris en déployant des ailes éblouissantes dans un jardin public de Mons. Ses ailes rayonnantes sont devenues l’une des œuvres les plus buzzy sur les réseaux sociaux. En effet, chaque visiteur veut poser devant ces ailes comme s’il était un ange. D’autant qu’elles sont dorées comme beaucoup des œuvres de cet artiste.
Ailleurs j’ai été arrêtée par une collection de panneaux d’interdiction, ébouriffée par une fresque colorée et géante d’un grapheur belge, éberluée par les affiches hollywoodiennes des années cinquante appliquées sur des fenêtres murées, j’ai été scotchée par les collages habillant les vitrines de boutiques, emballée par des drapeaux d’art, intriguée par la mosaïque en noir et blanc cachée dans un étroit passage, amusée par des menhirs en briques rouges, détendue par la vue de paresseux accrochés aux branches d’un arbre, épatée par la reconstitution renversante de la chaumière de Van Gogh,…
Preuve que le grand jeu créatif de cette ville reste ouvert, j’ai trouvé des créations qui n’étaient mentionnées sur aucun document, par exemple une statuette immaculée de fillette penchée au-dessus d’un panorama de cette ville décidément très étonnante.