Couleurs et saveurs. La Malaisie est à mon sens un pays aussi développé que la France. Peut-être même davantage quand on la visite entre les hautes tours de Kuala Lumpur. Elle a bien sûr des grands centres commerciaux ultra modernes et climatisés offrant les grandes marques et les enseignes universelles que l’on retrouve partout dans le monde. J’ai fréquenté ces hauts lieux de la consommation internationale. Mais dans la ville historique de Malacca, j’ai surtout observé avec plaisir qu’il reste des petits commerces de proximité, différents, qui ont de la saveur et des couleurs particulières.
Spécialement dans le vieux quartier chinois qui a préservé sa spécificité depuis plusieurs siècles. Tout n’y a pas été laminé par la grande distribution. On y trouve une grande densité de mini boutiques et de petits métiers. Dans l’alimentaire, par exemple, il y a des cafés traditionnels, tous tournés vers des produits locaux. Dans un restaurant ancien, j’ai partagé la table de malaisiens qui venaient du nord du pays "pour le plaisir de goûter la cuisine locale de Malacca". Il n’y a pas que la France qui ait ses terroirs ! J’ai vu un restaurant nouvellement ouvert qui s’est spécialisé sur le durian, ce fruit étrange dont un malaisien m’a dit qu’il a "l’odeur de l’enfer, mais le goût du paradis".
Ce qui m’a surpris dans les boutiques de mode et de textiles, ce sont les couleurs. La Malaisie est un pays musulman où les femmes se couvrent la tête. Mais leurs vêtements et leurs foulards de tête sont vivement colorés. A l’opposé des tchadors de deuil qui sont imposés aux musulmanes du Moyen-Orient. Ici la foi musulmane exprime la joie. Il y a sans doute une influence indienne assez forte à cause de la proximité géographique avec l’Inde. Il suffit de regarder les boutiques de saris indiens pour comprendre l’osmose qui a du se produire.