J’ai compris que ces "puits de sel" de la réserve de Tamarin dans la région du Sine-Saloum au Sénégal sont une affaire de femmes. Une femme qui exploite un "puits de sel" en est la propriétaire. Elle a payé un homme pour creuser l’excavation, mais c’est elle qui exploite son puits. En extraire le sel sous le soleil cuisant est un travail harassant qui demande beaucoup d’énergie et de force. J’admire ces femmes. La femme propriétaire du trou descend elle-même dans l’eau, cueille, secoue et lave son sel dans un panier tressé en palmier-rônier puis le laisse s’égoutter sur le bord avant de l’entasser au-dessus sous des greniers en bois de tamaris. La nuit, dans ce paysage quasi désertique, les hyènes sortent de la mangrove voisine et reprennent leurs prérogatives.