Le marché de l’Autriche et du monde. Miam-miam ! Ici on ne sait plus où donner de la tête. A Vienne ce marché tape à l’œil est devenu une institution et une attraction touristique irrésistible. J’y suis arrivée par hasard. Je rentrais d’une visite au château de Schönbrunn en métro. Il était midi pile. Un viennois avec qui je discutais m’avait conseillé : « si vous avez faim descendez à la prochaine station ». C’était Kettenbrükengasse. En sortant je n’ai pas été déçue par l’étalage de couleurs, de saveurs, de fumets. Je suis restée deux heures à musarder et à grignoter entre les pavillons de 120 stands, restaurants et cafés qui s’étendent sur l’avenue Wienzeile. Pas de vieilles mégères marchandant des bouts de poireaux en traînant leur cabas à roulettes, mais un public jeune, décontracté et branché se régalant de spécialités venues du monde entier. Très animé le soir.
Au milieu d’un brassage inouï de boustifailles, j’ai compris que Vienne était vraiment au cœur de l’Europe, un pied dans l’Occident, un pied dans l’Orient. Il y a bien sûr quelques spécialités férocement autrichiennes, genre delikatessen, saucisses, choucroute, bières ou vins blancs. Mais à côté de cette « gutes Essen », on peut tester évidemment des kebabs turcs ou des falafels du Levant, mais aussi du caviar russe, de la cuisine persane, ou des poissons de la mer du Nord ou des poivrons farcis grecs, du salé ou du sucré, du confit ou du frais... « Leiwand ! » Un peu comme dans les souks de Marrakech, le marché de la Boqueria à Barcelone, le bazar d’Istanbul ou les halles de Stockholm, je me suis composé un frichti du tonnerre qui m’a donné du peps pour aller visiter des musées incroyables. Evidemment ce n’était pas le carême !
