Pause dans l’île de la fiesta. En été, sous la brûlure d’un soleil cuisant, la capitale de l’île d’Ibiza, déborde de monde, comme Barcelone. La fébrilité, la griserie et l’agitation tourbillonnent nuit et jour. Or, j’ai découvert cette île en hiver et elle n’est plus la même. Les ruelles de Dalt Vila, son ancienne ville haute entourée de fortifications, sont désertes et paisibles. Seulement quelques boutiques et bars sont entrouverts. Mais la lumière est dorée et la douceur du jour étonnante. C’est le moment rêvé pour s’émerveiller de cette place forte que les carthaginois appelaient Ibosim, les romains, Ebusus et les arabes Yabisah. Eibissa est le nom catalan d’Ibiza (mot castillan). En effet, Ibiza fait partie des Baléares qui sont situées en Catalogne. Eivissa est le nom de l'île en même temps que celui de sa capitale. Leur beauté a séduit beaucoup d’artistes et attiré tous les délires de la jetset.
Sans être bousculé, j’ai donc pu me promener dans le labyrinthe de ses ruelles entassées du vieil Eivissa, entre de puissantes murailles (La Almudaina) classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Un dédale d’escaliers, de passages, de petites rues pavées, au-dessus du petit port où accostent et réussissent à se caler de gros navires de croisière. Dans la ville beaucoup de portes et de volets étaient fermés et sur les balcons, des pots de fleurs et de cactées végétaient en attendant un peu plus de chaleur. Le soleil bas soulignait le relief de cubes blancs des habitations et des monuments, rehaussés du doré des pierres, du vert des volets et de l’ocre des peintures qui encadrent les fenêtres. La cité est un enchevêtrement d’histoire, depuis les vestiges musulmans et de la renaissance jusqu’aux façades XIXème siècle. Elle est un trésor que l’image extravagante et délirante d’Ibiza ferait presqu’oublier !
