L’illusion d’une île déserte. En débarquant sur cette île corallienne, j’ai eu l’impression qu’il n’y avait rien à voir. Une fois sorti des minuscules villages, je ne voyais que du sable ou des forêts et à plusieurs reprises j’ai franchement eu l’impression d’être parti à la découverte d’une île déserte. Bien que son climat soit tropical sec, la végétation est omniprésente et abondante et cache tout ou partie des constructions de bord de plage. Pour vivre heureux, les riches et les people vivent cachés.
Bien sûr, ce n’est pas l’Amazonie, mais l’île, qui dispose de réserves d’eau douces en propre (à la différence de Saint Barth par exemple), est verdoyante, certains arbres atteignant jusqu’à 10 mètres de haut. Plus d’une centaine de plantes endémiques ont survécu, même si elles sont de plus en plus menacées par les plantes invasives. Un guide botaniste qui accompagnait ma visite m’a montré par exemple un modeste arbuste ressemblant à un caféier nain aux petites feuilles rondes, bien nommé « rondeletia anguillensis ». Beaucoup de plantes ont des feuilles épaisses, lisses et brillantes adaptées à ce climat.
Les paysages paraissent d’autant plus vierges qu’il n’y a que 15 000 habitants (l’équivalent d’un gros bourg français) qui sont forcément très discrets puisqu’ils travaillent presque tous dans des hébergements touristiques. Les quelques milliers de touristes -de fait financièrement triés sur le volet à cause des prix- ne viennent pas ici comme à Miami pour paraître, mais plutôt pour s’isoler. C’est pourquoi beaucoup de paysages paraissent vierges et sauvages. Anguilla est un paradis de délassement et d’isolement par rapport à certaines îles grouillantes et fiévreuses des Caraïbes que je venais de quitter !