Tout en haut de la vieille ville de Porto, on domine les toits de tuiles rouges sous un ciel parcouru de goélands argentés criards. On devine le labyrinthe de ruelles serrées qui dégringolent jusqu’au quai « da Ribeira » où accostent les « rabelos », ces barques traditionnelles à fond plat. Je suis descendu par ces ruelles, forcément piétonnes, en empruntant ces escaliers étroits et tassés, où sèche, à presque toutes les fenêtres du linge, de toutes les couleurs.
Par endroit, un chat ronronne sur le seuil de porte d’un passage étroit qui semble désert. Mais quelques mètres plus loin surgissent des gamins braillards qui jouent à cache-cache, un jeu fantastique dans un tel enchevêtrement. J’ai essayé, mais je n’ai pas réussi, de me perdre dans ce dédale de ruelles du quartier Ribeira, parce que toutes les rues et passages descendent vers le fleuve. Les habitantes s’interpellent d’une fenêtre à l’autre ou papotent dans les encoignures des maisons.
En sortant de cet imbroglio architectural, j’ai retrouvé le Douro enjambé par ses ponts altiers et parcouru dans tous les sens par les petites embarcations et les longs bateaux de croisières qui ont remonté le fleuve au milieu des vignobles, presque jusqu’à l’Espagne. Sur les quais, sous les façades restaurées et colorées, vit un mélange de Portugal traditionnel (j’ai vu près d’un bar un antique juke box émettre un fado traditionnel nasillard) et de tourisme contemporain avec les vendeurs de souvenirs de quincaille et les peintres, comme à Montmartre.