Il était une fois à Bandung. J’ai fait mes premiers pas en Indonésie à Bandung dans l’île de Java. Pour moi c’était d’abord une ville historique où s’était déroulée en 1955 la Conférence des pays non alignés : une poignée de pays dirent non à l’alignement sur l’un ou l’autre des deux blocs de la guerre froide. Je comptais bien satisfaire ma curiosité sur cet événement majeur de l’histoire du XXème siècle en visitant le « Musée de la Conférence Asie Afrique ». Mais rien ne s’est passé exactement comme prévu. La porte du musée affichait nonchalamment "tutup", c’est-à-dire "fermé".
Je n’ai même pas eu le temps d’éprouver de frustration. Car ma malchance s’est transformée illico en chance. Dès la sortie je me suis retrouvé plongé dans des rigolades, des cris de joie, dans une espèce de fête tourbillonnante d’enfants costumés courant dans tous les sens entre des personnages échappés de dessins animés occidentaux. Première leçon : dans ce pays il faut savoir prendre l’instant, "carpe diem", disent les lettrés. Je l’ai vérifié tout au long de mon voyage dans îles de Java et de Bali dont je vous raconterai petit à petit mes étapes et mes émotions. Les moments les plus délicieux de ce trip plein d’inattendus ont été ceux où je me suis laissé porter par les belles surprises de ce pays magique.
Deuxième leçon de ce moment cour de récréation : l’Indonésie, avant d’être une terre magnifique et immense, est d’abord un peuple de … 250 millions d’habitants. C’est-à-dire qu’à elle seule l’Indonésie compte presqu’autant de personnes que l’Allemagne, la France, le Royaume Uni et l’Italie réunis. On ressent que c’est le quatrième pays le plus peuplé au monde par une espèce de jubilation frénétique, par la densité et l’intensité humaine, les encombrements et par la jeunesse de la population qui saute partout aux yeux. L’Indonésie c’est la vie !
Troisième leçon de cette immersion juvénile : les Indonésiens sont souriants ouverts à la rencontre, à la discussion, aux échanges, aux bavardages, cherchent le contact,… Le voile des femmes n’est pas un obstacle. Partout, j’ai rencontré des gens enjoués, qui me demandaient d’où je venais, voulaient se faire photographier, se faire prendre en photo ou faire un selfie avec moi,… que ce soient les enfants de cette fête impromptue, les serveurs de cafés, même les vigiles qui contrôlaient mon sac ou les policiers qui gardaient le palais du gouverneur, ou encore la directrice d’une grande administration… En Indonésie, je me suis rapproché des antipodes géographiques de la France, mais aussi des antipodes du caractère ronchon français.
