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La faune et la flore d’Abyssinie découvertes en 4X4

L’Abyssinie est l’ancien nom de l’Ethiopie. Dans cet immense pays (plus du double de la France) aux températures et paysages de montagnes aussi changeants, la nature ne peut être que variée. Nous en faisons l’expérience dans le sud éthiopien, malgré la brièveté de ce grand tour en 4X4. Nous en prenons plein les yeux et plein nos objectifs photographiques.

Un oiseau dans un hibiscus géant au restaurant d’Alaba Kubito, en Ethiopie

Pas terrible la sortie de l’agglomération d’Addis Abeba ! C’est plutôt une zone d’agriculture intensive marquée par d’immenses serres neuves à armatures métalliques dans lesquelles sont cultivées des roses. Nous débouchons sur un plateau entouré de montagnes, offrant un paysage céréalier, avec des aires de battage, et aussi des vendeurs de fraises.

Slalom entre zébus, marabouts et pélicans

C’est après la bifurcation de Mojo qui nous fait partir vers le sud que le paysage commence à changer. Apparaissent ainsi des haies de cactus en raquette (figuiers de barbarie). Au bord du lac Ziway notre 4x4 doit slalomer entre des zébus, des ânes, des chèvres, des marabouts, des pélicans et beaucoup de gens, jeunes, vieux, femmes et enfants. Les maisons sont entourées par des euphorbes, ces magnifiques plantes cactées qui prennent parfois l’aspect de véritables arbres. En pleine animation grouillante dans la ville de Shashamane, nous apercevons même une image étonnante, celle de vautours perchés sur un échafaudage.

Des faux bananiers pour faire des faux camemberts

Je découvre de curieux arbres que je vois pour la première fois, les ensètes. Ils ressemblent à des bananiers mais n’en sont pas. L’amidon contenu dans leurs feuilles et leurs racines est emballé dans des feuilles puis enfoui jusqu’à sa fermentation. Il en ressort des galettes qui ont l’odeur d’un fromage bien fait. C’est donc un faux bananier qui sert à la fabrication de faux camemberts. 

Au fur et à mesure que la route monte, nous traversons des forêts de pin et d’eucalyptus, puis un autre immense plateau céréalier aux couleurs d’automne. Arrêt pique-nique dans une forêt d’eucalyptus au bord d’un ruisseau. Les lessives sont étendues, beaucoup d’enfants jouent.

Le lendemain, nous atteignons le parc naturel du Bale Mountain à 3500 m d’altitude : une première ballade d’une heure et demie, nous permet déjà d’y observer une grande variété d’animaux : de sveltes nyalas aux longues cornes arquées, des grands koudous, des phacochères trapus, des babouins patauds et poilus…et partout des arbres magnifiques.

A la recherche du loup d’Abyssinie

Dès le lendemain matin, nous repartons avec un guide local pour 3 bonnes heures de randonnée à la recherche d’animaux. Nous montons, descendons, traversons des rivières à gué ou sur des petits ponts. Toujours des nyalas, des phacochères et des koudous, mais aussi de grands lièvres. Après une pause nous partons à la recherche du  loup d’Abyssinie que nous ne trouvons pas. Mais nous croisons le chemin d’un lynx. Un puissant phacochère dérangé nous fait sursauter.

Ce n’est que le lendemain, sur la route de Goba, que nous apercevons des loups d’Abyssinie. La nature prend des couleurs avec des champs de lobélies aux fleurs bleues géantes. Le sommet voisin est à 4350 mètres. Le désert de cailloux me fait penser au sud Tunisien, sans les scorpions, avec des surplombs rocheux de 1000 mètres. Des petits rapaces tournoient à la recherche de mulots, au-dessus d’oiseaux migrateurs, de grues, cigognes, ibis sur le bord d’un plan d’eau, calaos,… Et des fleurs d’immortelles, et des cailloux et du vent froid. Brrr,..

De grandes euphorbes autour des habitations

Le lendemain nous roulons encore en altitude et croisons un magnifique renard gris clair à queue énorme. Après la ville de Shashamane, les arbres, très variés, sont magnifiques : jacarandas, faux poivriers, ficus, figuiers, sycomores, agaves aux fleurs en forme d’asperge et dont la tige sert à faire des cordages, opuntias (les fameux cactus raquettes ou  figuiers de barbarie), et toujours de grandes euphorbes servant de clôture aux maisons.

Ma liste est certainement très incomplète, mais je mentionnerais aussi le sisal (agaves)  servant à la fabrication de cordes, le ricin, le cœur tequila, … Un paradis pour botanistes. Au village de Alaba Kubito  nous sommes comblés, lorsque nous nous arrêtons pour déjeuner, la table est servie sous un ibiscus rose géant.

Une grande variété d’espèces

Dans cette région, la montagne est très cultivée, de pommes de terre, patates douces, café, faux bananier… à 2300m avec des cultures en terrasses de latérite rouge. Au loin nous apercevons le lac Abaya et puis un flamboyant fleuri et rougeoyant, un arbre à saucisson, des coloquintes vertes, et aussi une cigogne, un aigle à houppette, un babouin. Nous savons plus où donner de la tête.

Nous arrivons au « Senkelle Swayne's Hartebeest Sanctuary » près de Alaba Kubito. Dans ce territoire préservé, les oiseaux pullulent : superbes rolliers d’Abyssinie, rolliers communs,  guêpiers, … et de plus grands animaux comme des hartebeest (bubale en français), des gazelles,… dans une savane qui fait penser à celle du Kenya.

Chaque jour nous sommes ébahis par l’abondance et la variété des plantes et des animaux. Parmi les arbres caractéristiques  du paysage figurent  le « ruchier » où sont suspendues des dizaines de ruches cylindriques et le « marabousier » sur lesquels les marabouts sont perchés. Nous verrons aussi plus loin l’arbre à tisserin et l’arbre à salade ou saladier !

Encore et encore des zèbres

Après le lac Abaya, nous apercevons de magnifiques zébus, un koudou tout seul, puis un mâle suivi de cinq femelles et leurs petits qui traversent tranquillement la piste. Quelques gazelles, un aigle pêcheur, deux calaos, une pie itare, cinq zèbres, un babouin, un écureuil gris, un singe grivet, puis encore et encore des zèbres ;  j’en ai compté 56. Notre guide nous dit qu’ils sont environ 1000 dans ce seul parc.

Navigation entre les crocodiles et les hippopotames

Cet après-midi nous embarquons pour une promenade en bateau sur le lac Chamo à la rencontre des crocodiles et des hippopotames. A l’embarquement la tension est à son comble, consignes de sécurité obligent ! Les crocodiles sont des énormes bêtes de 5 à 6 mètres que l’on aperçoit à la surface de l’eau, ou feignent de dormir sur les plages de sable volcanique. Les hippopotames, encore plus volumineux et en colonies, nagent ou  font semblant de se prélasser dans l’eau.

Nous apercevons aussi des oies d’Égypte, des aigles pêcheurs, des hérons géants, des aigrettes, des babouins. Le lac est immense, nous naviguons une heure en longeant le bord de la rive puis en contournant  l’île aux crocodiles. En partant en direction de la vallée de l’Omo, les groupes de babouins nous saluent, ainsi que les petits singes grivets avec leur bébé accroché sous le ventre. Nous gardons un souvenir enchanté de ce paradis de la nature.

Destinations concernées: