Un voyage qui émoustille les sens. Pas de bon plat sans bon vin en Afrique du sud ! Je l’ai vérifié lors de mon dernier voyage dans ce pays qui m’a amené sur « la route des vins » entre des montagnes, un peu au nord et à l’est de la ville du Cap. De dégustations en restaurants, j’ai appris à découvrir que les bons vins et les bons plats faisaient des merveilles dans ce pays.
Quand j’ai pris cette photo, j’étais en pleine dégustation dans le chai d’un grand domaine viticole près de Stellenbosch, caractéristique avec ses granges à pignons blancs hollandais du XVIIIème siècle. C’est la région phare du vignoble sud-africain qui a été tapissée de vignes dans les vallées et sur les flancs des montagnes par les descendants des huguenots français, chassés de France par Louis XIV (avec la révocation de l’édit de Nantes) et qui ont été installés là en 1688 par les hollandais.
Quel paysage grandiose ! Le sol granitique de cette splendide vallée bénéfice d’un climat méditerranéen et d’un ensoleillement de rêve. Les vignerons du cru ont déjà 300 ans d’expérience et la fin de l’apartheid leur a rouvert les portes du monde. La production et l’innovation œnologique de leurs vins ont explosé depuis 1990, m’ont expliqué mes hôtes !
Le vin qui était dans mon verre ce jour-là était un « pinotage », un cépage unique, propre à l’Afrique du Sud. Il est issu d’un croisement réalisé en 1925 entre deux autres cépages un pinot noir et un « héritage » ou Cinsault. Sa robe profonde libère des saveurs puissantes d’épices et de fruits secs. J’ai aussi testé, entre fromages locaux et olives, un chenin blanc fin et racé, lâchant un bouquet d’agrumes et de pêches puis un rouge merlot évoquant davantage la noix puis le chocolat. Les producteurs français n’ont qu’à bien se tenir !
La gastronomie sud-africaine est à l’image de ces vins, colorée, variée, chatoyante. Il ne faut pas oublier que les hollandais avaient fondé la colonie du Cap comme base de ravitaillement pour leurs navires sur la route des épices vers l’Asie. A leur retour, les bateaux étaient chargés de plantes, de produits, d’esclaves, de travailleurs,... La cuisine locale s’est donc mâtinée de saveurs les plus orientales et indiennes et de goûts les plus occidentaux et africains. Il en résulte des plats étonnants que j’ai découverts tout au long de mon séjour.
Justement la région de Stellenbosh avec la ville du Cap est aussi considérée comme la région de plus haute gastronomie d’Afrique du Sud. Par exemple, j’ai grignoté des lamelles de biltong, une sorte de viande séchée assaisonnée aux épices. J’ai apprécié un ragoût de légumes et de mouton au curry, le breddie. J’ai goûté à une viande au curry, mélangée à des amandes, de la mie de pain, du lait et des œufs et bien sûr des épices et passée au four, le bobotie, parait-il d’origine malaise,… Un dépaysement entre trois continents, Europe, Afrique Asie et que je pouvais humer dans mon verre de chez Spier.