Vrai de vrai. Pas seulement vrai amateur de thé comme le nom de son blog l’indique. Je dis vrai parce que la manière de voyager de Laurent est celle à laquelle j’aspire : "j’aime prendre mon temps et essayer autant que possible de m’imprégner d’un lieu". Sans être "adepte de la course au nombre de pays visités". Peu mais bien, en quelque sorte. D’ailleurs, lui vrai baroudeur du XXIème siècle à mon sens, affirme modestement : "je n’ai fait aucun pays. J’en ai tout au plus parcouru quelques-uns". Personnellement, je reconnais que mes meilleurs souvenirs de voyages sont ceux qui se comptent en mois, ou au minimum en semaines, et non en jours.
Et Laurent choisit de préférence de voyager hors des sentiers battus et il adore les endroits décalés du type Astana par exemple au Kazakhstan. Ses destinations sont en général loin des modes et des grands flux touristiques (même s’il admet être "touriste", comme ses visas l’indiquent). J’ai noté par exemple qu’il a fait sa route au Bénin, Burkina, Ethiopie, Bangladesh, Pakistan, Philippines, Iran, Syrie,… Les destinations mode actuelles de beaucoup de blogueurs sont plutôt Thaïlande, Canada, Etats-Unis, Maurice, Australie,… Et il choisit aussi parfois des modes de transports inaccoutumés comme un cargo du port d’Anvers à celui de Cotonou ou des trains à Madagascar, en Chine ou au Kazakhstan.
Ses photos aussi sont souvent atypiques, par exemple avec un objectif panoramique 360°. Il a aussi de très belles photos panoramiques de paysages, de montagnes ,.. On voit qu’il ne recherche pas le cliché carte postale. Ses meilleures photos à mon goût sont celles qui sont plongées dans la foule et l’affluence des métropoles. Ou ses portraits qui témoignent, comme il le dit, qu’il est "fasciné par la générosité humaine et l’accueil de l’étranger de passage". Beaucoup de ses photos témoignent de ses rencontres humaines.
Laurent ne se prend pas au sérieux. Par exemple son dernier article raconte avec humour sa visite d’un bout de la muraille de Chine "toute neuve"… parce que "rénovée" il y a 40 ans. L’autodérision est constante dans ses récits. Il ne se prend pas non plus pour l’écrivain Nicolas Bouvier même s’il a marché dans ses pas pour aller vers l’Asie. Encore moins pour Indiana Jones. Une modestie que j’apprécie dans le microcosme des blogueurs. Sa philosophie est de "savoir se contenter d’un confort rudimentaire et de ne pas juger spontanément les choses qui nous entourent, mais avoir un regard neuf d’enfant ébahi". Et d’admettre que les voyages sac au dos du XXIème siècle "même si ça n’est plus une épopée mythique, ça reste une expérience humaine exceptionnelle".