Les BD de mes voyages. Au cours de mes voyages dans les grandes villes du monde occidental, j’entre souvent dans des cathédrales. Entre autres, ce qui m’attire et m’éblouit, ce sont les vitraux. Bien sûr, il faut lever la tête et essayer de discerner et de comprendre ce qu’ils montrent à plus de 10 m de haut, mais leurs couleurs, en particulier les rouges ou les bleus, sont parfois exceptionnelles. Surtout, je pense qu’ils font partie des ancêtres des bandes dessinées. Au même titre que les frises antiques des temples égyptiens ou celles sculptées comme la colonne Trajane à Rome, les bas-reliefs et fresques d’Angkor au Cambodge ou de Borobudur à Java, les iconostases des églises chrétiennes orientales, la tapisserie de Bayeux, les « bibles des pauvres » illustrées du moyen-âge, le polyptyque des hospices de Beaune ou encore le retable luthérien de Montbéliard,...
Comme on le voit sur cette photo que j’ai prise dans le Duomo de Milan, les vitraux sont parfois denses et serrés comme les pages d’une BD et présentés en suites d’images. Comme les BD, ces suites d’images ont une vocation narrative, elles racontent l’histoire de la Bible, qui inclut entre autres des histoires de voyages. Comme les BD, c’était un art populaire, combinant dessin et histoire, qui s’adressait au plus grand nombre.
L’art des vitraux a atteint son apogée au moyen âge, notamment lorsque la taille des ouvertures permises par l’architecture gothique flamboyante apportaient des surfaces considérables à couvrir. C’est flagrant par exemple dans les séquences de vitraux de la Sainte Chapelle récemment restaurés à Paris. Sur la photo du Duomo de Milan ci-jointe on distingue clairement quelques scènes comme Saint Paul (qui était alors un voyageur) terrassé sur la route de Damas, le baptême de Jésus ou l’annonciation à Marie. Mais pour voir ces histoires, les comprendre et en profiter, il est souvent nécessaire de faire la visite avec un bon guide.