Dépaysement ? J’ai trouvé que cet arc de triomphe du centre de Vientiane avait, toutes proportions gardées, un air de famille avec celui de l’Etoile à Paris. Normal, le Laos, dont Vientiane est la capitale, a été un "protectorat" français (pour ne pas dire une "colonie") pendant la première moitié du XXème siècle ! L’Indochine coloniale (Laos, Cambodge, Vietnam) a donc hérité de certaines traditions architecturales et culturelles (dont la langue française, quasi évaporée au profit de l’anglais). Bien sûr le monument est hérissé de sculptures traditionnelles locales inspirées de temples bouddhistes. Mais, en réalité, l’assise du monument a incontestablement un air d’arc de triomphe français, qui lui-même imite des monuments antiques comme l’arc Constantin à Rome... un arc de la Rome antique qui colonisait jadis la Gaule.
Ce qui m’a le plus surpris est que cet arc de triomphe de Vientiane, d'inspiration occidentale, est l’œuvre d’une architecte laotien. Il a été construit dans les années 1950 et 1960 (le pays est indépendant depuis 1953) et il est dédié… à tous les laotiens qui ont combattu contre la France pour l’indépendance de leur pays. Les habitants de Vientiane l’appellent le Patuxai, ce qui signifie dans la langue du pays "porte" ou "passage de la victoire". Ce nom laotien lui a été donné par le parti communiste Pathet Lao qui est au pouvoir dans le pays depuis 1975.
Le Patuxai, plutôt gris, triste et massif, n’est pas le plus beau monument de Vientiane. J’ai trouvé mieux. Par exemple l’immense stupa doré (Pha That Luang) construit pour abriter un cheveu de Bouddha, ou bien de beaux temples comme le Vat Sisaket qui abrite des milliers de statues de Bouddha ou le Vat Si Muang... Et puis au coucher du soleil le soir, il faut être avec la foule sur la grande promenade du bord du Mékong, face à la Thaïlande. Cet espace s'appelle le Chao Anouvong Park, sous une immense statue du roi Chao Anouvong. Nous aurons l’occasion d’en reparler sur BestGlobe.