Un lieu habité. Au cœur du vieux Djerba dans le sud Tunisien j’ai trouvé la toute petite porte bleue de cette micro maison d’hôtes extraordinaire. On y entre par la skifa, une minuscule pièce de réception d’où, jadis, on ne devait pas voir le reste de la maison. Nous sommes au détour de ruelles secrètes de la médina d’Erriadh, une petite ville de 4000 habitants, en plein au cœur de l’île de Djerba.
Les propriétaires ont réuni, accolé et fondu deux anciennes maisons. L’une d’elles fut celle d’un rabbin puis d’un musulman avant d’être rachetée en 2010 par les propriétaires actuels, un couple de belges, elle avocate, lui architecte. Le nom de Bibine vient du surnom de la grand-mère belge de l’un d’eux, accolé à "dar" (maison en arabe).
Tout semble minuscule mais charmant, autour de la cour et d’une mini piscine, embaumée le soir du parfum des jasmins qui la surplombent. Cet hébergement presque lilliputien, à l’abri des regards extérieurs, ne compte que 5 chambres. Il est un mélange de tradition locale et de design contemporain. Il a été meublé par de grands noms du design contemporain comme Starck ou Gehry
Les chambres, étroites et allongées, se terminent au fond, par une alcôve où l’on dort sous un dôme (doukhana) et de toutes petites ouvertures (claustrophobes s’abstenir). Une cuisine laboratoire produit une cuisine top pour une table d’hôte à la demande. Sur les toits se logent hammam, soins et massages.
C’est un modèle d’harmonie par ses lignes et ses arrondis qui semblent avoir été pétris à la main et par ses couleurs : un blanc très pur et éclatant domine les murs et les dômes, faisant ressortir le bleu des petites portes et fenêtres, comme des petits fragments détachés du ciel, et quelques petites touches vertes de plantes grasses et un jardin d’oliviers, citronniers, lauriers, mimosas et cactus.
Malgré l’exiguïté, le résultat est hyper photogénique, ce qui explique que les grands magazines européens de déco s’en soient emparés. Le paisible Dar Bibine est devenu la coqueluche de magazines de déco branchés.