Paisible et modeste. Ce port de pêche n’apparaît sur aucun guide car il est niché dans un creux de la carte de Chypre, au nord-ouest de l’île, loin des concentrations hôtelières. Je l’ai découvert au terme d’une longue route en 4X4 à travers d’interminables pistes dans l’Akamas, un parc national dans l’ouest sauvage de l’île, protégé et quasiment inhabité. Tout juste y ai-je croisé de rares pâtres basanés conduisant leurs moutons. Après un col de montagne, je redescend vers la civilisation. Ma voiture plongeant vers la côte retrouve le bitume et j’aperçois en descendant ce coquet et paisible port de pêche, éloigné des grands flux de touristes, se détachant sur une mer azur. Rien d’extraordinaire sinon que ce modeste village perdu est un festival de couleurs. Sur les quais, entre les embarcations blanches et bleu marine, je traverse un bric à brac de sacs de toutes les teintes contenant un fatras de filets et de boîtes de pêcheurs, en vrac sur le quai tout près des tables aux nappes et des enseignes colorées de tavernes ou encore des tenues de plongée séchant au soleil. Je fais une pause bienvenue avec, en fond, les montagnes de Troodos que je découvrirai le lendemain. Pour dormir, j’ai le choix entre les pensions de famille ou le camping de la ville de Polis, ou encore à l’ouest en direction des « bains d’Aphrodite », un hôtel de grand luxe, l’Anassa.