Beau, grave, simplifié. La caméra de Yann Arthus-Bertrand m’a donné envie de voyager et de revoir ces pays, ces terres et ces hommes si beaux et si touchants. Très mobile et aérienne, elle survole les paysages et l’histoire des berges de « notre mer à tous » ; « mare nostrum » disaient les romains quand leur empire en avait unifié le tour. La caméra volète et papillonne de Casablanca à Istanbul et des Pyrénées au Mont-Liban. Parfois elle ralentit pour explorer d’un peu plus près la vallée du Nil, l’île de Santorin, la Babel meurtrie de Beyrouth, Athènes où est née la démocratie, les ruines de Timgad la romaine en Algérie ou Jérusalem qui réunit les trois religions monothéistes, afin de souligner un point d’histoire décisif. Ses images sont grandioses et splendides, ses couleurs riches, parfois presque forcées, les sons, vrais et les musiques sublimes. Mais comment englober, en moins d’une heure trente, 24 pays et 427 millions d’habitants (bientôt plus de 500), 15000 îles et 60 volcans actifs, le 1/3 du tourisme mondial, tant de villes et de métropoles, tant de territoires et de paysages tout en balayant des millénaires d’histoire et de conflits, et en se préoccupant du changement climatique et des migrations, en soulignant les problèmes d’eau et les brassages de populations ? Le travers est la simplification et le raccourci. Le commentaire frôle parfois le poncif ou l’approximation par exemple quand il assimile hébreux (« ceux qui passent » ou voyagent) et moabites ou nouveau testament et Bible. Pourtant l’expérience valait d’être tentée et le voyage est globalement beau.
France 2, mardi 28 janvier 2014, 20 h 45