Beau mais papillonnant. J’ai presque salivé au début de l’émission dans la boutique de la « Conserveira de Lisboa », marchand de sardines depuis 85 ans dans le vieux Lisbonne. Tiaga le jeune héritier y a remis le look rétro de ses boîtes au goût du marketing contemporain. La caméra de Thalassa navigue dans la magnifique « cité blanche », unique capitale océane de l’Europe. On voit la Tour de Belem qui guettait le retour des galions, l’ « electrico », le tram jaune qui grimpe les ruelles pentues des vieux quartiers,… Puis elle passe de l’autre côté du Tage dans une communauté d’habitants un peu sauvage, Cova do vapor, où elle réalise une de ses plus belles séquences et son plus beau portrait, celui de la jeune Amalia qui monte un projet collectif de « cabane idéale solidaire ».
Mais très vite le réalisateur se met à zigzaguer et papillonner, comme un guide qui voudrait tout dire dans une succession un peu décousue de sites, villes, paysages, assaisonnés de bribes d’histoire. Il multiplie et abuse des vues aériennes avec une sorte de drone dont on voit l’ombre par moments. On passe sans transitions du sauvage Cap Espichel aux azulejos bleus du quartier de l’Alfama à Lisbonne, du paradis des chasseurs de vagues les plus hautes du monde à Ericeira et Nazaré, au port de Setubal avec une femme docker, du château Saint Georges qui domine Lisbonne aux falaises d’Arrabida, etc,… La construction est hachée, il parle de tout et de rien, va du nord au sud, accumule des clichés ultra brefs et des séquences trop longues comme dans une grotte avec des spéléos. Heureusement, il en reste quelques très belles images et très beaux portraits.
FR3, vendredi 21 mars 2014, 20 h 45