Mot de passe oublié ? J.-C., le philosophe stoïcien Chrysippe « a donné le portrait de la Justice, que d’ordinaire les peintres et les rhéteurs anciens représentent, dit-il, à peu près ainsi : taille et traits de jeune fille, air fier et formidable, regard perçant, tristesse noble et digne, aussi éloignée de la bassesse que de l’orgueil[40] ». ». Zimbra propose des solutions de messagerie et de collaboration Open Source (serveur et client). We would like to show you a description here but the site won’t allow us. L’allégorie s'épanouit au cours de ces deux siècles, qui marquent l'âge d’or de la peinture. » En même temps, étant devenue pur procédé, l'allégorie sombre facilement dans l'insignifiance, comme en témoignent de nombreux opuscules, tel L'Origine et le Progrès des Rubans; leur défaite par les Princesses Jarretières; et leur Rétablissement en suite[52], où « des accessoires usuels de la toilette se voient promus, burlesquement, héros d'une épopée parodique[53]. Le chien est considéré comme le symbole de la fidélité tandis que le loup symbolise le côté sauvage et brutal. — C’est un symbole, répondit-il. Le procédé de la devise, qui est d'abord une façon pour les princes et les lettrés de se distinguer, s'étend à des marques d'imprimeur pour finalement illustrer de façon allégorique des concepts philosophiques ou moraux. Avec son bestiaire fantastique, cet ouvrage inspirera nombre de commentaires et d'illustrateurs dans l'art médiéval (voir ci-dessous « Moyen Âge et Renaissance Â»). Vaste comme la nuit et comme la clarté, Un traité de droit du XIIe siècle, Questiones de juris subtilitatibus, décrit une vision du « Temple de Justice, où Justitia est entourée de ses six filles, les vertus civiques : Religio (religion), Pietas (piété), Gratia (gratitude), Vindicatio (réclamation), Observantia (déférence) et Veritas (vérité). Il donne à entendre aux voyageurs qu’est sûre et solide la route qui vers elle conduit, et que les dons qu’elle départ sont un solide acquis pour ceux qui les obtiennent, « a donné le portrait de la Justice, que d’ordinaire les peintres et les rhéteurs anciens représentent, dit-il, à peu près ainsi : taille et traits de jeune fille, air fier et formidable, regard perçant, tristesse noble et digne, aussi éloignée de la bassesse que de l’orgueil, « la Foi affronte l’Idolâtrie, la Chasteté lutte contre la Volupté, la Patience triomphe de la Colère, l’Humilité terrasse l’Orgueil, la Tempérance vainc la Luxure ; la Charité, l’Avarice ; et enfin, la Concorde, la Discorde. Deux lions qui montent la garde au bas du rocher lui servent de chevaliers servants comme l'indique l'écu qu'ils portent sur le dos. Pour ajouter à la collection de symboles convergents, une source d'eau pure jaillit du rocher, symbole de vie éternelle[74]. Le déclin de l'allégorie est survenu dans les beaux-arts un peu plus tôt que dans la littérature, avec la publication de l'essai de Lessing sur le groupe sculptural du Laocoon (1766). Un lecteur ignorant ou non prévenu peut toutefois lire cette histoire au premier degré sans soupçonner que chacun des animaux impliqués évoque en fait des personnages et événements historiques — ce qui est typique de l'allégorie[59]. Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, Au lieu de distinguer simplement entre sens littéral et sens allégorique, les Pères de l'Église vont mettre en place des niveaux supplémentaires de sens : « Le problème que posait alors aux Pères de l'Église la nécessité de concilier deux récits d’origine divine, celui de la Bible et celui du Nouveau Testament, les amènera à valider une lecture au second, voire au troisième et au quatrième degré. », Toutefois, les animaux de la fable ne présentent pas toujours le même caractère à chacune de leurs apparitions. Dans Voyages de l'Isle d'Amour, Paul Tallemant développe une « allégorie simultanément topographique et typologique[49] », où les sentiments sont représentés à la fois par un lieu et le personnage qui y réside. Ayant l'expansion des choses infinies, Ainsi, dans l'allégorie de la Fortune, la déesse de la chance déverse la corne d'abondance, tandis qu'un âne vêtu du manteau rouge, symbolisant le pape, jette de l'ombre sur le hibou, symbole de sagesse. Ainsi, le philosophe se heurte à l'aveuglement des hommes qu'il cherche à éduquer. ». » En effet, la circulation des images s'est considérablement accélérée avec la mise en place de l'Internet et des médias sociaux, particulièrement YouTube et TikTok. La Nature est un temple où de vivants piliers De même, « Chaque saint était caractérisé par un ou plusieurs objets: Agnès par un agneau, Roch par un chien, Pierre par une clef, Jérôme par un livre et un lion. — Et d'autres, corrompus, riches et triomphants, Dans ce poème, Baudelaire explique la théorie des correspondances dans les deux quatrains, comparant la nature à un temple dont les symboles nous paraissent confus. ». Au lieu de représenter une idée par un personnage doté d'une série d'attributs, la peinture se met à explorer la force suggestive de symboles non arrimés à une codification précise et laissant le champ libre à l'interprétation. Le sujet suscite tellement d'intérêt que des auteurs en constituent des recueils spécialisés : emblèmes moraux, emblèmes d'amour, emblèmes militaires ou religieux[77]. En insérant le symbole dans un contexte verbal, l'allégorie a pour effet d'en canaliser les connotations et d'en stabiliser le sens[35]. ». Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en prose. La lecture allégorique, qui s'est spécialisée dans la recherche du sens caché, est souvent désignée comme une allégorèse. La fable, qui se constitue en tant que genre littéraire avec Ésope (vers VIIe et VIe siècles av. Brigitte Pérez-Jean et Patricia Eichel-Lojkine (éd. Au siècle suivant, Dante donne dans La Divine Comédie une représentation allégorique de la difficulté de mener une vie vertueuse. Son éloge de l'allégorie est sans doute due au fait que celle-ci « est emblématique du travail de lecture et d’interprétation[58] ». », La personnification est un procédé ancien souvent utilisé dans la tragédie et le poème épique. Celle-ci s'est développée au début de notre ère avec Philon d'Alexandrie qui a écrit plusieurs ouvrages dans lesquels il applique à la Bible et à la Torah les procédés de lecture allégorique développés à propos des mythes grecs. D’un âge déjà mûr, elle est vêtue d’une robe simple, sans ornements. La tentative de codification d'un langage imagé symbolique culmine avec la publication d'Iconologia (1593) par Cesare Ripa. La série des Schtroumpfs n'est sans doute pas une allégorie du communisme, comme certains l'ont cru[65], mais Le Schtroumpfissime est une allégorie de la montée de la dictature à la faveur des failles de la démocratie représentative. Ainsi, La Peste de Camus est en fait une allégorie de la condition humaine, tout particulièrement de la montée du fascisme et de la résistance face à l'envahisseur[63]. Traditionnellement, l'allégorie est personnifiée par une femme — muse… « Chaque saint était caractérisé par un ou plusieurs objets: « condenser un ensemble de données relatives à la légende d’un saint en une seule image synthétique propre à susciter la piété de ceux qui la contemplaient, « une pierre de tempérance [...] le symbole de l'humilité, parce qu'elle est de la couleur de la violette, « Placée au sommet de la hiérarchie des genres, l’allégorie a pour dessein de vanter les vertus des Grands, du Souverain comme des Princes. Les personnages mythologiques sont souvent utilisés pour représenter des notions complexes. », L'allégorie tombe brutalement en défaveur à partir de l'époque romantique. — Celle de ces femmes qui est au milieu est Véritable Instruction ; cette autre est Vérité ; l’autre, Persuasion. Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. Seule une vierge arrive en haut de l'échelle et reçoit en récompense la vertu de charité qui comprend toutes les autres vertus et à laquelle les nonnes devraient viser[71]. Qui l'observent avec des regards familiers. Ces illustrations « semblent avoir eu pour but bien moins d'inspirer des pensées religieuses que de flatter les passions par des allégories très diaphanes[19] ». Michel Charles, « Ménestrier C.-F., Poétique de l’énigme Â». » Ainsi, Magritte déclare éviter « de peindre une figure qui représenterait l'idée de la Justice, avec toutes les interrogations liées à une telle idée Â», allant même jusqu'à dire qu'il veut peindre des images qui « montrent les choses et ne représentent rien à penser[90] ». La religion chrétienne, dès ses débuts, fait un recours massif aux symboles, notamment celui du poisson — dont le nom grec Ichthus est l'acronyme d'une déclaration de foi â€”, ainsi qu'aux images allégoriques, tel l'agneau pascal. Ainsi, l'auteur du Liber floridus (1120), vaste ouvrage encyclopédique, représente chacune des huit Béatitudes par un arbre : cèdre du Liban, cyprès, palmier, rosier, olivier, platane, térébinthe, vigne. L'allégorie sert aussi à traiter des sujets moraux, surtout dans la représentation des Vices et des Vertus, par exemple la Justice avec son glaive et sa balance, représentations qui connaîtront une longue popularité. Les symboles sont aussi empruntés aux minéraux, aux fleurs et aux arbres. Les frontispices des livres offrent parfois de savantes compositions allégoriques visant à en résumer les principales idées, comme c'est le cas par exemple pour le Mundus symbolicus de Filippo Picinelli[83] ou pour Léviathan (1651), dont le frontispice représente le corps de l'État-Léviathan formé par la masse des individus qui le composent et installé sur les divers attributs d'un État moderne, tel que l'envisage Thomas Hobbes. S'inspirant des hiéroglyphes égyptiens alors mal compris, Francesco Colonna popularise dans Hypnerotomachia Poliphili (1499) un langage imagé « symbolique en se fondant sur des exemples antiques, littéraires, inscriptionnels et numismatiques[76] ». Il s'agit d'un recueil de « personnifications allégoriques construites comme dans les traités d'ars memoriae et se proposant de transformer en images signifiantes des concepts et des idées abstraites[79] » : concepts d'ordre moral ou réalités physiques et sociales de toute sorte. Ainsi, le poète latin Prudence compose la Psychomachie qui met en scène le combat des vices et des vertus pour la domination de l'âme humaine : « la Foi affronte l’Idolâtrie, la Chasteté lutte contre la Volupté, la Patience triomphe de la Colère, l’Humilité terrasse l’Orgueil, la Tempérance vainc la Luxure ; la Charité, l’Avarice ; et enfin, la Concorde, la Discorde. Notre île en a la forme : la proue tournée au Nord, elle est comme à l'ancre au milieu des mers, surveillant le continent. ». Traditionnellement, l'allégorie est personnifiée par une femme — muse, nymphe ou divinité mythologique. Pour Robert Badinter, « Les citoyens ne supporteraient plus ce langage crypté qui séparait les hommes cultivés [...] maîtrisant ses symboles, du peuple ignorant[91]. Les riches maisons romaines étaient décorées de fresques et de mosaïques représentant le plus souvent des scènes mythologiques. Elle présente l'avantage de donner une dimension psychologique à des concepts ou à des phénomènes naturels, un processus allégorique qui est « le fond même de la mythologie[19]. — C’est un symbole, répondit-il. Ainsi, dans la fable le Loup et l’Agneau de La Fontaine, le récit est une allégorie visant à illustrer l'idée générale annoncée dans les deux premiers vers : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ; / nous l’allons montrer tout à l’heure. ». L'allégorie de la victoire représente la déesse Niké avec des ailes — Ã©voquant la rapidité[67] et peut-être aussi l'élévation au-dessus des autres â€”, tenant dans la main gauche une couronne de laurier pour le vainqueur et dans la droite une palme — attribut symbolique encore présent de nos jours dans la palme d'or remise au meilleur film. La mythologie redevient populaire à partir de la Renaissance et reste vivante jusqu'au XIXe siècle. Un symbole est défini comme un « Objet sensible, fait ou élément naturel évoquant, dans un groupe humain donné, par une correspondance analogique, formelle, naturelle ou culturelle, quelque chose d'absent ou d'impossible à percevoir[34]. Le concile Quinisexte tenu à Constantinople en 692 recommande que le Christ soit représenté sous sa forme humaine plutôt que par un animal[19],[68]. — Celle de ces femmes qui est au milieu est Véritable Instruction ; cette autre est Vérité ; l’autre, Persuasion. Son lyrisme, est un épanchement en compagnie de sa muse, Nina, devant les vibrations de la nature. — N’aperçois-tu point près de la porte, reprit-il, une femme qui est belle et d’une tranquille attitude ? Une autre encyclopédie de cette époque, l'Hortus deliciarum, contient quelque 9 000 images allégoriques, qui en constituent la matière principale et sont destinées à être décodées en premier, tandis que le texte n'intervient qu'à titre de complément. Même si la représentation visuelle de personnages allégoriques se pratique depuis l'Antiquité, ce n’est qu’à partir de 1694 que le mot « allégorie Â» commence à désigner en art une « figure ou composition employée pour figurer une idée[66] ». L'ouvrage connaîtra plusieurs éditions et sera illustré de plusieurs centaines d'illustrations. En 1782, lorsqu'il est exposé pour la première fois à la Royal Academy de Londres, Le Cauchemar de Füssli suscite « un rare degré d'intérêt[88] » et restera populaire pendant des décennies. ), Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Беларуская (тарашкевіца)‎, Srpskohrvatski / српскохрватски, allégorique de la littérature homérique, La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, « Pinocchio Â» : du grand au petit écran, Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, L'importance du concile Quinisexte pour les icônes sacrées, Divinités et allégories sur les monnaies de l'Empire romain, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Allégorie&oldid=179247316, Page utilisant plus de deux colonnes de références, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des bases relatives aux beaux-arts, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. » Toute réalité immatérielle — personnage mythologique, animal imaginaire, geste, couleur, nombre â€” est également susceptible de posséder un ou plusieurs sens symboliques en fonction des connotations dont elle est chargée dans une culture donnée. Eh bien ! Or, selon le Dictionnaire des symboles, l'améthyste est « une pierre de tempérance [...] le symbole de l'humilité, parce qu'elle est de la couleur de la violette[73] ». ». Elle ne se tient pas sur une boule de marbre, mais sur une base carrée, immobile et solide. Le travail du lecteur est d'autant plus facilité que la valeur figurée est donnée par la lettre majuscule appliquée à un nom commun. Pour plus de détails, visitez https://www.zimbra.com. Il sublime dans Les Fleurs du Mal les trois femmes de sa vie (Jeanne Duval, Marie Daubrun, Mme Sabatier). Au IIIe siècle, le philosophe néoplatonicien Porphyre de Tyr suggère que l'antre des nymphes dans l'Odyssée symbolise en fait le monde physique dont les âmes doivent s'échapper[13]. Dans cet ouvrage, Lessing prend le contrepied de la tradition classique et affirme que c'est une erreur de vouloir subordonner l'une à l'autre poésie et peinture, parce que leurs spécificités sont radicalement différentes et qu'une peinture narrative sombre facilement dans l'artifice[86]. La femme offre un visage multiple : mère, amante, déesse, diablesse. Pour les martyrs, c’est très souvent l’instrument de leur supplice, ou bien la partie suppliciée[69]. — N’aperçois-tu point près de la porte, reprit-il, une femme qui est belle et d’une tranquille attitude ? Ce poème est donc d’abord un hommage à Marie Dupin, jeune femme d’une beauté naturelle éblouissante que le poète amoureux loue au point de la qualifier ailleurs de « beauté sans seconde » autrement dit sans rivale, et qu’il décrit complaisamment et à maintes reprises dans les autres sonnets qui lui sont dédiés. Il est à noter qu'une métaphore prolongée par une série de comparaisons détaillées ne constitue pas une allégorie, car la phrase ne comporte pas à la fois un sens littéral et un sens figuré[23]. La dernière modification de cette page a été faite le 2 juin 2020 à 10:17. J.-C. Comme Pythagore et divers philosophes faisaient grief à Homère et Hésiode des crimes et des défauts que leurs œuvres prêtent aux dieux, Théagène de Rhégium commence à proposer une interprétation allégorique de la littérature homérique en expliquant les épisodes les plus critiqués par des allégories physiques ou morales[9]. Selon Daniel Poirion, le XIIIe siècle est la grande époque de la littérature allégorique, qui est une façon d'explorer des réalités mystérieuses[46]. Une muse, un regard de statue Poème : Mon rêve familier ... je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Il met ensuite en pratique cette théorie en nous donnant divers exemples dans les deux tercets. D’un âge déjà mûr, elle est vêtue d’une robe simple, sans ornements. Connexion. Elle est donc « un système de relations entre deux mondes[2] » ou « la mise en relation, sur le mode analogique, de deux isotopies plus ou moins détaillées[3] ». Une rose évoque le nom de l'artiste, Salvator Rosa, ainsi qu'une palette et un livre qui porte ses initiales. Plus tard, Pierre-Paul Prud'hon réalise La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime (1804-1806) pour décorer la salle du tribunal criminel du Palais de Justice de Paris, tandis que Ingres réalise L'Apothéose d'Homère pour décorer un plafond du musée Charles X au Louvre. — Sans aucun doute. Les deux sens doivent se maintenir de façon cohérente dans une allégorie. En raison du travail cognitif qu'elle suscite, l'allégorie est une sorte de « discours secret et de discours raffiné que le peuple ne peut ou ne mérite pas d’entendre, c’est-à-dire de langage réservé à l’élite[5]. ... Cette quête de la réciprocité devient l'axe du poème. Ma pauvre muse, hélas ! Dans son ouvrage sur l'esthétique, Hegel résume les critiques qui lui sont faites : « On accuse l'allégorie d'être froide et vide (...) et d'être aussi, au point de vue de l'invention, plus une création de l'entendement que de l'intuition concrète et des profondeurs de la fantaisie[54]. L'idée de la réalité que donnent ces ombres aux prisonniers est aussi déformée que l'est la nôtre, mais, tout comme les prisonniers de la caverne, nous refusons de la rejeter. Pierre-Paul Rubens représente les quatre continents accompagnés de leurs quatre grands fleuves. ». Selon son interprétation, la vérité serait en fait que « Médée ... endurcissait les corps dans les gymnases et les bains de vapeur ... de là se répandit la rumeur qu'elle rajeunissait les corps en les faisant bouillir[11]. Souvent, la référence mythologique dans un tableau n'est qu'une antonomase pour faire le portrait d'une femme aimée sous les traits qui la mettent le mieux en valeur — Vénus, Vierge à l'enfant, Diane chasseresse[80], Madeleine pénitente â€”, ou pour exposer les hauts faits d'armes d'un roi sous les traits du dieu Mars ou encore pour évoquer un épisode de la vie sociale[81]. Le Quatrième Livre d'Esdras ou Apocalypse d'Esdras est un livre biblique pseudépigraphe attribué au scribe israélite Esdras et écrit au Ier siècle. Ce mouvement de rejet de l'allégorie connaît toutefois un coup d'arrêt vers la fin du XXe siècle avec Paul de Man qui se pose en adversaire irréductible de l'esthétique symboliste[57]. Contexte. Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes, Arcimboldo (1527-1593) renouvelle le genre de l'allégorie au moyen d'analogies visuelles dans ses têtes composées représentant les saisons, les quatre éléments ou des métiers[78]. ». » Dans la personnification simple, le travail cognitif est réduit et l'allégorie disparait. L'inscription du sujet en haut du tableau (en latin Invidia) garantit une interprétation univoque. Grâce à ces outils, l'image prend de plus en plus le pas sur le commentaire, allant même jusqu'à le remplacer, comme le montre, dans les échanges sur téléphone, la prolifération des émoticônes, prototype d'un langage de symboles universellement partagés. en rendant désirables les vertus qu'elles incarnent : la contemplation de la forme délecte le regard du spectateur en même temps que la découverte de la signification ravit son intelligence[28]. Le groupement des personnages, des attributs et des symboles permet une lecture allégorique du tableau. Correspondances est un sonnet écrit par le poète français Charles Baudelaire.. Dans ce poème, Baudelaire explique la théorie des correspondances dans les deux quatrains, comparant la nature à un temple dont les symboles nous paraissent confus.Il met ensuite en pratique cette théorie en nous donnant divers exemples … », À la différence de la métaphore, qui n'a qu'un seul sens, l'allégorie peut se lire au seul plan littéral, sans que le sens caché soit évident : « tout discours allégorique peut être lu non allégoriquement[31]. Outre un mode d'expression figurative, l'allégorie peut aussi désigner le travail d'interprétation du lecteur[7], aujourd'hui surtout appelé allégorèse ou exégèse allégorique. Comme de longs échos qui de loin se confondent Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Auprès d’elle sont deux autres femmes, qui paraissent être ses propres filles. « Placée au sommet de la hiérarchie des genres, l’allégorie a pour dessein de vanter les vertus des Grands, du Souverain comme des Princes. Dans Clélie, histoire romaine (1654), Madeleine de Scudéry développe la Carte de Tendre, une « allégorie topographique Â» de la séduction et des rapports amoureux. » Par la suite, Tertullien, dans son ouvrage De Spectaculis, « dépeint les vertus comme autant d’amazones en lutte contre les vices[45]. La littérature juive apocalyptique ou eschatologique fait un usage massif de l'allégorie[43]. Le succès extraordinaire de l'ouvrage Emblemata (1534) d'André Alciat inspire de nombreux livres d'emblèmes, chaque emblème consistant en un titre, une image, et un texte en vers pouvant servir de devise. Au XVIIIe siècle, l'allégorie emprunte parfois encore aux personnages mythologiques chez Watteau avec L'Amour désarmé (1715), ainsi que chez François Lemoyne, qui réalise des allégories pour décorer le Salon de la Paix à Versailles (1730). En 1685, Andrea Pozzo peint sur la coupole de la nef de l'Église Saint-Ignace de Rome une gigantesque fresque représentant l’apothéose d’Ignace de Loyola et une allégorie de l’œuvre missionnaire des Jésuites sur les quatre continents. Malgré la condamnation émise par ce concile, l'allégorie est omniprésente au Moyen Âge, tant dans l'art roman que dans l'art gothique. » Parmi les attributs des martyrs, citons notamment un gril pour saint Laurent et une roue de supplice ainsi qu'une épée pour sainte Catherine : en plus de permettre l'identification, ces symboles sont un moyen de « condenser un ensemble de données relatives à la légende d’un saint en une seule image synthétique propre à susciter la piété de ceux qui la contemplaient[70]. A côté de ses oeuvres où il fait de la femme une muse et où il "chante" l'amour, Paul Eluard demeure un poète engagé dans des aspirations à la fois humanistes et révolutionnaires. Le recours à un personnage féminin a pour effet d'augmenter le pouvoir persuasif des figures allégoriques, Pinocchio est « une allégorie de l'enfant que nous portons tous en nous[64] ». Ainsi, le buste de Marianne dans les mairies françaises « symbolise la république et ses vertus : ce n'est pas une allégorie[37]. Au IIe siècle, un philosophe explique l'allégorie d'une célèbre peinture présentant un Tableau de la vie humaine dans lequel le chemin de la vie est parsemé d'une foule de personnages : Tromperie, Opinions, Convoitises, Mollesses, Fortune, Intempérance, Débauche[39]... Ce texte sera redécouvert à la Renaissance. Le travail du lecteur est d'autant plus facilité que la valeur figurée est donnée par la lettre majuscule appliquée à un nom commun. » L'allégorie est dès lors dépréciée au profit du symbole, car celui-ci permet « la réappropriation d'un immense domaine de signifiants et la mise en circulation d'une réserve infinie de production de sens[55]. Tout en reposant sur un langage codé, les tableaux allégoriques comportent souvent aussi des éléments qui relèvent du songe ou de la vision, comme le signale Marc Fumaroli pour qui « le mouvement premier de l’allégorie est le rêve qui fait voir la réalité[82]. Comme le note Valérie Hayaert, tout en rehaussant le pouvoir des parlementaires, ces allégories leur rappellent aussi les devoirs de leur charge tout en « en plaçant sous leurs yeux un panthéon de vertus sous des figures féminines qui les rend désirables[85] ». « un système de relations entre deux mondes, « la mise en relation, sur le mode analogique, de deux isotopies plus ou moins détaillées, « discours secret et de discours raffiné que le peuple ne peut ou ne mérite pas d’entendre, c’est-à-dire de langage réservé à l’élite, « la figure universelle par laquelle le genre humain tout entier entre dans l'ordre intellectuel et moral, « Médée ... endurcissait les corps dans les gymnases et les bains de vapeur ... de là se répandit la rumeur qu'elle rajeunissait les corps en les faisant bouillir, « des évènements historiques en préfigurent d’autres, « le concept d'allégorie est étroitement lié à la pensée dogmatique : avec la rationalisation du mythique (comme à l'époque des lumières de l'ancienne Grèce), avec l'interprétation chrétienne des Écritures en termes d'unité de la doctrine (comme dans la patristique) et finalement avec la réconciliation de la tradition chrétienne et de la culture classique, « Tout commentaire où la relation des évènements adopte une terminologie conceptuelle et s'exprime en termes d'abstraction est en un sens une interprétation allégorique, « Ã‰cho n’est plus un son qui dans l’air retentisse, / C’est une nymphe en pleurs qui se plaint de Narcisse, « L'Angleterre est un vaisseau. De leur rappeler leurs devoirs également, « symbolique en se fondant sur des exemples antiques, littéraires, inscriptionnels et numismatiques, « personnifications allégoriques construites comme dans les traités d', « le mouvement premier de l’allégorie est le rêve qui fait voir la réalité, « en plaçant sous leurs yeux un panthéon de vertus sous des figures féminines qui les rend désirables, « consiste en ce qu'une chose ne se signifie qu'elle-même, ne se désigne qu'elle-même, qu'elle est un tout accompli en soi, « l'image franchira un pas supplémentaire dans son émancipation du langage, « de peindre une figure qui représenterait l'idée de la Justice, avec toutes les interrogations liées à une telle idée Â», « Les citoyens ne supporteraient plus ce langage crypté qui séparait les hommes cultivés [...] maîtrisant ses symboles, du peuple ignorant, « nous n'avons plus besoin, comme jadis, de recourir à des figures emblématiques puisées dans la Bible, les vies de saints ou les récits mythiques, afin de donner une apparence humaine à des abstractions, « Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, / Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir, / Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique, / Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. Dans ce cas, les personnages et les événements ont un second sens symbolique qui n'est pas nécessairement aperçu par tous les lecteurs. Les grandes peintures allégoriques sont fréquentes dans les bâtiments officiels et tout particulièrement les cours de justice. Les vers sont des alexandrins. En outre, les animaux se prêtent bien au jeu de l'allégorie car ils sont souvent identifiables à des caractéristiques morales en raison de leur physique, de leur comportement ou des qualités qu'on leur prête[42]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Mystérieux, séducteur, sauvage... le chat, icône et muse des écrivains. Ainsi, dans ce passage où Proust décrit divers personnages à monocle dans une salle de concert : « ...M. de Palancy qui, avec sa grosse tête de carpe aux yeux ronds, se déplaçait lentement au milieu des fêtes en desserrant d'instant en instant ses mandibules comme pour chercher son orientation, avait l'air de transporter avec lui un fragment accidentel, et peut-être purement symbolique, du vitrage de son aquarium[29] », Dans cet exemple, la métaphore filée prend tout son sens à la fin de la proposition, lorsque le monocle est désigné comme un fragment du vitrage d'un aquarium, ce qui produit « une collision de sens qui fait événement pour le sujet cognitif[30].